Ce mercredi 27 janvier, la confirmation d'un plan de départs volontaires doublé d'un redéploiement des salariés de STMicroelectronics, a fait l'effet d'une bombe sur Grenoble. Selon France 3 Alpes, d'ici à 2018, le fabricant de semiconducteurs devrait amputer ses effectifs de près de 600 personnes.
STMicroelectronics (ST) va donc supprimer 1.400 emplois, dont 430 en France, après avoir choisi de quitter le marché des décodeurs numériques, en raison de pertes à répétition. 1.100 emplois seront ainsi supprimés dès 2016. 600 salariés doivent également être redéployés sur les autres sites du groupe.
Grenoble accueillant la plus grande partie des salariés français (2.000), on se doutait bien qu'ils allaient payer un lourd tribut. Particulièrement les ingénieurs. Les chiffres semblent se préciser. Si l'on en croit un délégué syndical, sur les 430 postes menacés en France, 300 seraient grenoblois. Sur les 600 redéploiements, 300 seraient aussi grenoblois. Au total, 600 personnes vont donc quitter STMicro, comme on l'appelle dans le Dauphiné, d'ici à 2018.
Reportage Xavier Schmitt et Didier Albrand
Les décodeurs numériques abandonnés
Après avoir longtemps hésité, le groupe, -dont les Etats français et italien détiennent chacun 13,77% du capital-, a finalement décidé de conserver sa division à problèmes Digital Product Group (DPG). Mais il n'en gardera que les capteurs d'image et les circuits intégrés spécifiques, des produits jugés porteurs.Les décodeurs numériques (pour la télé et internet), en revanche, vont être abandonnés. L'activité, chroniquement déficitaire, a encore perdu 250 millions de dollars l'an dernier, alors que ses ventes n'ont atteint que 209 millions (3,4% du chiffre d'affaires du groupe).
Réactions
Pour la CFE-CGC, première organisation, cette restructuration "n'est en fait qu'un grand plan de départs à la retraite programmés". Il n'y a "toujours aucune stratégie globale de la société, nous restons sur des coupes systématiques de ce qui ne rapporte pas", a estimé le syndicat dans un communiqué.Quant à la CGT, deuxième syndicat dans l'entreprise en France, elle a dénoncé un "scandale social" et une "énorme aberration économique", demandant "où est la nouvelle stratégie". "L'arrêt du numérique ne règlera aucun des problèmes de ST et entraînera les autres secteurs dans des difficultés plus grandes", estime le délégué CGT Marc Leroux.