En Suisse, un canton se penche sur l'interdiction de la burqa lors d'un référendum

La burqa doit-elle être interdite dans l'espace public? Un canton suisse organise ce dimanche 23 septembre, un référendum sur cette question sensible, avant que tous les électeurs du pays ne soient amenés à le faire probablement l'an prochain.

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Le même jour, l'ensemble du corps électoral de la Confédération doit se prononcer sur des questions d'agriculture et d'environnement. Le canton de Saint-Gall (nord-est) pourrait être le deuxième à adopter une loi antiburqa, après le Tessin voisin qui interdit, depuis juillet 2016, de se voiler le visage dans les lieux publics.

Les électeurs sont appelés à se prononcer sur une loi déjà adoptée au parlement régional avec le soutien de la droite populiste et du centre. Mais les Verts et la Jeunesse socialiste en ont bloqué l'application en lançant le référendum.

 "Toute personne qui se rend non reconnaissable en dissimulant son visage dans l'espace public et met ainsi en danger la sécurité publique ou la paix sociale et religieuse sera punie d'une amende", dit la loi.

Pour Fredy Fässler, socialiste en charge de la sécurité et de la justice dans ce canton, le flou du texte pose problème. Quand une femme portant la burqa représente-t-elle un danger?En outre, expliquait-il dans le quotidien Le Temps, les détracteurs de la loi "redoutent des sanctions imprévisibles et arbitraires".
Il n'existe pas de loi qui règle la question sur l'ensemble du territoire suisse. Le gouvernement estime qu'elle est du ressort des cantons. 

Les Suisses se prononceront pourtant sur le sujet lors d'un référendum national, vraisemblablement en 2019, car un groupe de citoyens a réussi à récolter dans le délai imparti les 100.000 signatures nécessaires pour la tenue d'un vote populaire.


    - OGM définitivement interdits? -

L'ensemble des électeurs suisses se prononceront aussi dimanche sur deux initiatives populaires issues des milieux écologistes et agricoles, exigeant une restructuration de la production agricole au moyen de nouvelles règles sociales et écologiques de production.
L'une d'elles, baptisée "Pour la souveraineté alimentaire", imposerait les normes sociales et écologiques applicables en Suisse aux produits importés, sous peine d'interdiction ou de droits de douane.
Le texte prévoit la transformation du moratoire sur les OGM en interdiction définitive. Institué après un référendum en 2005, et déjà prolongé trois fois par le Parlement, il court jusqu'en 2021.

Le gouvernement fédéral s'oppose aux deux initiatives agricoles, à juste titre, estime Stefan Legge, économiste à l'université de Saint-Gall, interrogé par l'AFP. "Le lobby agricole s'efforce de s'isoler du reste de l'économie et de la concurrence internationale", déplore-t-il.
Bien qu'une majorité de Suisses reste largement favorable à l'interdiction des OGM, l'initiative devrait être rejetée, si on en croit une étude d'opinion publiée mi-septembre par le groupe de médias Tamedia.

Pendant la campagne, le sujet des OGM "n'a pas été abordé. Les faux arguments sur des hausses de prix massives, sur un manque de choix et sur une volonté d'isoler la Suisse sont ceux qui portent préjudice à notre initiative", a affirmé à l'AFP Michelle Zufferey, responsable chez Uniterre, syndicat agricole à l'origine de l'initiative.

Le gouvernement a agité auprès des consommateurs le risque d'inflation. "Si nous relevons les exigences, cela ne peut que conduire à une augmentation des prix. Et pour l'instant, hélas, tout le monde ne peut pas forcément s'offrir du bio", a fait valoir le président suisse Alain Berset, dans Le Temps.
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