"Barack Obama va trembler!", a commenté Matthieu Chamussy, conseiller municipal UMP, quand la majorité écologiste a voté une motion contre la zone de libre-échange transatlantique encore appelée TAFTA. (Transatlantic Free Trade Area). D'ailleurs les autres groupes n'ont pas validé.
Au lendemain des élections européennes, les élus du conseil municipal de Grenoble, "citoyens européens engagés", comme il est écrit dans cette motion, entendaient afficher leur désaccord face au projet de Grand Marché Transatlantique. Pour les élus à la tête de la capitale des Alpes depuis peu, ce libre-échange avec l'Amérique attaquerait "la qualité de la production en Europe, en France, à notre environnement et à notre santé." Il est encore écrit que "les déréglementations induites permettraient l'arrivée sur nos étals de produits alimentaires, jusqu'ici encadrés ou interdits en Europe, comme le poulet lavé à la javel ou des produits à base d’organismes génétiquement modifiés (OGM)."
Pour justifier cette prise de position d'une commune, un exemple est donné: "en matière de repas, dans les cantines scolaires, ou par portage du CCAS, nous n'aurions plus une traçabilité complète sur la provenance des aliments."
Par ailleurs, la majorité municipale affiche clairement sa crainte pour l'écosystème économique de Grenoble, notant que "les Etats-Unis s'attaquent clairement à nos brevets, à la propriété intellectuelle, à la production culturelle, ceux-ci étant le vivier de notre action dans tous les domaines sur le territoire de la Ville."
La Ville de Grenoble adresse donc une motion au gouvernement pour qu'il intervienne auprès de la Commission européenne afin d'obtenir "la suspension des négociations sur le Partenariat transatlantique et qu’il permette l'ouverture d'un débat national" sur ce sujet.