Gare à l'excès de foie gras: au repos trois jours avant la 11e journée du Top 14 dimanche, les joueurs devront se surveiller à Noël et pour certains s'atteler à des devoirs de vacances, donnés par leurs entraîneurs qui font contre mauvaise fortune bon coeur.

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"Si on pouvait faire la fête au mois de juin ce ne serait pas plus mal". Avec sa faconde habituelle, le manager de Toulon Bernard Laporte résume le sentiment qui habite la plupart de ses confrères: ils sont bien obligés de composer avec le règlement de la Ligue, qui octroie aux joueurs cette semaine trois jours de repos consécutifs, dont celui de Noël (25 décembre), juste avant une journée de championnat dimanche.
           
Quasiment tous ont donc été libérés mercredi et ne reviendront que samedi, soit la veille du match. Ce qui représente une "énorme contrainte" et met en péril la santé des joueurs, d'après le manager parisien Gonzalo Quesada. "Ce qui est décevant, c'est que c'est soi-disant pour protéger les joueurs mais on les met encore plus en danger, parce qu'on les fait jouer ce week-end sans s'entraîner (pendant trois jours, NDLR). On leur donne des jours de repos, mais on ne va pas au bout du droit qu'ils auraient de ne pas jouer le week-end", explique le technicien argentin.
           
Le manager de Clermont Franck Azéma est lui plus nuancé : "C'est important de passer du bon temps en famille, boire un coup. C'est essentiel, sinon tu n'as pas de vie (...) De toute façon c'est la règle".
 

Les Castrais pesés

Il s'en accommode donc, comme son homologue de Bordeaux-Bègles Raphaël Ibanez, qui a constaté "une certaine cassure" au niveau de la qualité des entraînements après avoir déjà octroyé trois jours de repos d'affilée à ses troupes la semaine dernière. Pas forcément, d'après le centre de Toulon Maxime Mermoz, pour qui "ce n'est pas parce qu'on s'entraîne tous les jours que l'on est meilleurs".  Reste qu'il faut néanmoins faire attention aux abus pour ne pas tourner au ralenti dimanche.
           
"Tu as envie de manger beaucoup. Mais l'on sait aussi que c'est sur ce genre de détails qu'il faut faire attention. Faire attention aux quantités, aux amuse-bouches et aux desserts", reconnaît le deuxième ligne d'Oyonnax Geoffrey Fabbri, qui se souvient d'un "Noël un peu difficile" l'année dernière, sa première avec le groupe professionnel.
           
"On ne peut pas boire d'alcool, pas manger exactement comme on veut. Bien sûr, on se fait plaisir, ce n'est pas non plus un régime draconien. On peut manger mais pas abuser", abonde le centre de Toulouse Gaël Fickou. "Mais bon c'est la vie, on est professionnels, on l'accepte, c'est comme ça", ajoute-t-il. Fickou sera-t-il pesé à son retour dimanche ? On ne le sait pas, mais il l'aurait été à coup sûr s'il évoluait à Castres, dont les joueurs ne devront pas "dépasser de deux kilos" leur poids moyen, d'après le manager Christophe Urios.
            

Remise en route

D'autres ne contrôleront pas leurs troupes. Ainsi l'entraîneur des avants du Racing 92 Laurent Travers qui "peut donner des consignes (aux joueurs) mais ne (sera) pas avec eux à table", ou Laporte: "Ils sont professionnels, ce n'est plus comme à mon époque où on faisait n'importe quoi". Quesada, lui, a donné à ses joueurs "un petit programme de muscu, de course, pour ne pas qu'ils soient totalement arrêtés" et "va sûrement leur envoyer deux-trois
clips" sur Oyonnax, l'adversaire dimanche.
           
Mêmes devoirs de vacances pour les Castrais, partis avec une "clé USB avec les informations sur Brive". "Ils auront aussi des informations sur le match par mail, un travail que nous effectuons habituellement en groupe et ensemble", poursuit Urios.
           
A Bordeaux-Bègles, le choix de travailler est laissé aux joueurs, qui "peuvent chercher des informations, des vidéos s'ils le souhaitent", selon l'entraîneur de la défense Joe Worsley, qui va cependant "pousser un peu plus" la mise en place d'avant-match. Pour certains, la remise en route pourrait être plus rude que pour d'autres.
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