Transport de marchandises sur rail, la solution de la région Auvergne-Rhône-Alpes contre la pollution

La région Auvergne-Rhône-Alpes veut relancer, dès 2017, le transport de marchandises sur rail pour réduire le trafic des poids lourds dans les Alpes et la pollution.

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"Il faut dépolluer les Alpes dès maintenant", explique jeudi à l'AFP le vice-président de la région chargé des Transports, Patrick Mignola. Depuis neuf jours, un épisode de pollution sévit dans les Alpes. Les vallées alpines, en raison de leur configuration géographique, de l'usage important du chauffage au bois mais aussi parce qu'elles sont un couloir transfrontalier d'échanges de marchandises, sont particulièrement exposées.

Raison pour laquelle Patrick Mignola a envoyé, début décembre, une lettre à tous les acteurs des transports pour engager une concertation sur les moyens de relancer l'autoroute ferroviaire alpine, quasi à l'arrêt depuis trois ans. Son objectif : "que le report modal des marchandises de la route vers le rail soit effectif au cours de l'année 2017", écrit-il dans ce courrier dont l'AFP a eu copie.

Arrêt temporaire du transport de marchandises


Jeudi, les élus des vallées, de concert avec des associations environnementales, ont aussi réclamé l'accélération du report vers le rail et l'arrêt temporaire du trafic international de transport de marchandises face au pic de pollution.

"On a toujours défendu l'idée qu'il fallait faire des choses de suite et pas attendre le Lyon-Turin", a réagi de son côté Jean-Charles Kohlhaas, porte-parole des élus verts à la région.
Deux millions de tonnes de marchandises transitent aujourd'hui par l'autoroute ferroviaire alpine mais cette dernière, selon Patrick Mignola, a une capacité de 12 millions de tonnes par an.

Un tunnel à 26 milliards d'euros


Reste maintenant à définir les investissements nécessaires sur ces voies et à construire une plate-forme de chargement, détaille le vice-président. Pour autant, cette volonté ne remet pas en cause l'engagement financier de la région (400 millions d'euros) sur le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin. Le coût total du projet, qui prévoit notamment la construction d'un tunnel de 57 km à travers les Alpes, est estimé à 26 milliards d'euros pour une mise en service dans plus de dix ans, en 2030.

Soutenu par la France et l'Italie -qui n'ont toutefois pas encore bouclé son financement- et par la ville de Lyon, ce projet est aujourd'hui contesté par Turin et Grenoble et depuis des années par des écologistes. Le mouvement "No Tav" (Non au TGV en italien) considère notamment que des liaisons ferroviaires existent déjà, y compris pour le fret, et qu'elles sont largement sous-exploitées.


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