Pour ses 40 ans, l'AOP Bleu d'Auvergne se remet en question. Le syndicat du bleu d'Auvergne est en train de revoir de fond en comble le cahier des charges et cela commence par la réduction de la zone géographique de production de près d'un tiers de sa superficie.
L'AOP Bleu d'Auvergne existe depuis 1975, mais le cahier des charges qui régit actuellement sa production, conçu en 1986, est plutôt succinct. Le syndicat du bleu d'Auvergne a donc voulu redonner du contenu et une cohérence à cette AOP.
Cela commence par la zone géographique qui va se réduire de 33 % en superficie. Aujourd'hui elle s'étend sur sept départements et couvre la totalité du Puy-de-Dôme et du Cantal. Or le bleu d'Auvergne AOP est un fromage de montagne. Il veut l'affirmer encore plus d'où un recentrage sur les massifs volcaniques. "Demain disparaissent (de l'appellation NDLR) les secteurs type Limagne du Puy-de-Dome et Limagne de Haute-Loire" détaille Jean-Louis Galvaing, technicien au syndicat du bleu d'Auvergne. "Dans nos critères, on a choisi l'aspect géologique, l'aspect cristallin et volcanique, ce qui exclut ces zones de plaine." Nicolas Cussac, président du syndicat du bleu d'Auvergne, explique cette décision : "on avait une zone AOP très grande mais qui ne correspondait plus forcément aux zones de production du lait et du fromage sur le territoire."
Un nouveau cahier des charges pour faire progresser la qualité
Les Fromageries occitanes de Saint-Flour produisent presque la moitié des 5.000 tonnes de bleu d'Auvergne vendues chaque année. L'entreprise a investi 150.000 euros pour s'adapter aux nouvelles exigences, notamment pour transformer le lait dès qu'il arrive. Pour son directeur Denis Flagel, pas de doute : "le produit sera hissé vers le haut, c'est évident !" Le fromage devrait être plus onctueux.Aujourd'hui sur les 5.000 agriculteurs qui fournissent le lait. Avec ce nouveau cahier des charges, 250 vont se retrouver hors de la zone. Ceux qui restent auront plus de règles à respecter et notamment un engagement pour la nourriture des animaux avec une ration de base constituée de 70 % d'herbe minimum toute l'année.
Ce nouveau cahier des charges attend désormais d'être validé par la commission européenne. La réponse sera connue avant la fin de l'année.