L'imagination des inventeurs dans le monde est sans limite, comme le prouvent le divan modulable pour des relations intimes ou ces chaussures spéciales pour bambins qui permet de retrouver leurs parents, présentés au 44ème salon international des inventions de Genève.
C'est un inventeur sud-coréen qui a eu l'idée d'apposer un code datamatrix (code QR) sur la chaussure, sur lequel les parents téléchargent leurs coordonnées afin d'être contactés au cas où l'enfant s'est égaré. "La chaussure QR est le moyen d'empêcher que nos enfants se perdent", explique la jeune Sud-Coréenne qui présente l'invention sur le stand. "Ce n'est pas cher, c'est rapide et facile à utiliser", ajoute-t-elle.
Gérard Sermier, chef du service de presse du Salon des inventions, qui se tient jusqu'au 17 avril, reconnaît qu'avec internet, on peut aujourd'hui tout trouver sur la toile. "Mais ici, vous rencontrez dans un seul lieu les inventeurs du monde entier, et vous pouvez parlez directement avec eux", déclare-t-il.
Chaque année, entre 50.000 et 60.000 visiteurs se pressent pour découvrir les dernières inventions, et parmi eux, près de la moitié vient pour faire des affaires. "Ce sont des professionnels, des investisseurs intéressés par l'achat d'un brevet, ou des industriels à la recherche de nouveaux produits", ajoute-t-il.
Les ventes de brevets représentent plusieurs dizaines de millions d'euros pendant le salon. Un inventeur roumain, qui a exposé à Genève, est devenu millionnaire en quelques années, grâce à son scanner capable de détecter des marchandises de contrebande, des stupéfiants ou des armes cachés à l'intérieur d'un avion. Cet inventeur a eu le Grand Prix du Salon en 2013 et une usine est en cours de construction pour fabriquer le scanner en Suisse, à Saint-Imier.
Selon les organisateurs, le Salon a encore de belles années devant lui, car "la moitié des objets et des techniques que nous utiliserons d'ici 10 ans est encore à inventer", relève M. Sermier. Les inventions présentées à Genève sont toutes protégées par un brevet, décerné dans leur pays d'origine. Les inventeurs ne peuvent présenter leurs découvertes qu'une seule fois dans ce salon, où plus de la moitié des exposants vient d'Asie et du Moyen-Orient.
"De nombreux pays de ces régions sélectionnent les inventeurs qui veulent venir à Genève et financent leur voyage", précise M. Sermier.
Les Européens sont moins nombreux, en raison de la cherté du franc suisse, qui rend le déplacement en Suisse très onéreux en l'absence de subventions.
Un inventeur français présente cependant un système très ingénieux de protection des cervicales, pour les personnes se faisant faire des shampoings à domicile. Un inventeur allemand présente pour sa part une brosse à vaisselle "magique", sans poils et antibactérienne.
Toujours dans la cuisine, un thaïlandais présente un outil qui fait un noeud bien serré aux sacs à ordures, tout près du bord, ce qui permet de les remplir au maximum.
Pour le réconfort après les efforts, un inventeur italien a imaginé le divan "Desire", modulable à souhait, pour plus de confort durant les relations intimes. Selon sa présentatrice, ce divan pourrait intéresser les personnes souffrant du dos ou de handicaps. Il est équipé de poignées et de supports amovibles, "pour diminuer" l'effort physique durant les rapports sexuels. L'objet est tellement encombrant que son inventeur recommande de le placer dans un espace spécialement dédié, appelé "love-room".
Cette année 695 exposants provenant de 40 pays, sont présents à Genève, des chiffres en baisse par rapport à 2015, qui avait compté 752 exposants en provenance de 48 nations.