Cinq maires de stations de ski alpines ont écrit une lettre ouverte contre la Loi Montagne, présentée cette semaine devant les sénateurs. Ils craignent que le texte favorise trop la construction de nouveaux bâtiments, faisant croitre la pression immobilière, et freinant le logement social.
Les maires de Deux-Alpes, de Chamonix, la Clusaz, Le Grand Bornand et Bourg-Saint-Maurice sont inquiets, et l'expriment dans une lettre ouverte, ainsi publiée par Eric Fournier sur sa page facebook.
Chez nous, au prix du terrain, ce sont les promoteurs et les vendeurs qui y gagnent
Le problème, selon eux, c'est que la future loi montagne s'aligne sur les précédentes lois sur la construction, lesquelles ne sont pas adaptées aux zones de montagne.
"Ce sont de bonnes lois pour la ville, car elles permettent de boucher de dents creuses et construire des logements sociaux. Chez nous, au prix du terrain, ce sont les promoteurs et les vendeurs qui y gagnent" déplore André Vittoz, maire de La Clusaz.
Ce qui coince, c'est que la loi permettra de construire un immeuble qui occupe entièrement un terrain, et les propriétaires fortunés pourront, à loisir, agrandir leurs résidences.
Le peu de terrains qu'il reste à construire, il faut les garder pour faire du logement social
À La Clusaz, le but est de garder l'architecture traditionnelle, mais aussi de pouvoir loger les personnes travaillant sur le territoire de la commune, notamment grâce à des logements sociaux.
"Nous choisissons des zones sur lesquels seront construits ces bâtiments sociaux, et sur lesquelles faire de la mixité sociale. Chez nous, on ne pourra plus construire comme on a construit. Il y a déjà beaucoup de terrains construits, le peu de terrains qu'il reste à construire, il faut les garder pour faire du logement social", prévient André Vittoz.
Intervenant: André Vittoz, Maire de La Clusaz (74)
Equipe: RAGRIS Gilles, HABRAN Vincent, BOUCHAUD Lisa