C’est un concours alarmant : le "no bed challenge". Pour dénoncer le manque de lits, des urgentistes comptent chaque jour les patients qui ont passé la nuit sur un brancard et publient ces chiffres sur internet. Une initiative relayée au CHU de Clermont-Ferrand
L’opération a été lancée en janvier dernier : le "no bed challenge", un étrange palmarès dans lequel on recense chaque jour le nombre de patients qui ont passé la nuit sur un brancard, faute de lit disponible.
Chaque matin, les médecins livrent leurs chiffres sur internet. C’est le cas notamment au CHU de Clermont-Ferrand. Le cadre responsable se connecte sur le site du Samu-urgences de France pour faire le relevé des patients en attente d’hospitalisation.
Un classement aux allures de hit-parade avec une échelle de couleur allant du vert au noir, en passant par l’orange et le rouge. Le noir étant synonyme de situation critique.
« Hier matin, nous étions à 7 patients qui ont passé la nuit sur le brancard. On était donc en code rouge. Ce matin, on est à 13 patients et donc on passe en code noir », détaille le Pfr Jeannot Schmidt, chef du service des urgences au CHU Gabriel Montpied.
Objet de ce classement : alerter les pouvoirs publics sur la difficulté des urgentistes à gérer la pénurie de lits. Cette charge représenterait près du quart de leur temps de travail.
Selon le dernier classement national, 183 patients ont passé la nuit du 15 au 16 mars sur un brancard. Pour les urgentistes, cette surcharge serait responsable d’une augmentation de la mortalité à l’hôpital.