L'Azerbaïdjan vient d'adresser une mise en demeure à Bourg-les-Valence par sommation d'huissier. La ville devrait renoncer à toute relation avec Chouchi, la ville du Haut Karabagh avec laquelle est jumelée. La maire de Bourg-les-Valence refuse de céder à l'intimidation.
C'est une histoire que l'on a peine à croire. L'Etat d'Azerbaïdjan, un lointain pays du Causase, menace la commune de Bourg-les-Valence pour ses liens privilégiés avec la ville de Chouchi, dans le Haut Karabagh.
La menace a pris la forme d'une visite-surprise d'un huissier, hier après-midi, en mairie de Bourg-les-Valence. Une "sommation" par laquelle l'Azerbaïdjan demande officiellement à Bourg-les-Valence de rompre toute relation avec Chouchi, ville avec laquelle elle est jumelée. Elle prétend donc interdire aux élus de la commune de se rendre en mission dans cette république auto-proclamée du Haut Karabagh, où vit une importante communauté arménienne. Le différend porte sur une charte signée avec la ville de Chouchi, avec laquelle la commune entretient depuis octobre 2014 des liens d'amitié et développe une coopération culturelle.
De vives tensions existent entre l'Azerbaïdjan et cette province du Haut Karabagh qui a proclamé son indépendance en 1991. Une guerre a même opposé les deux parties mais un cessez-le-feu est intervenu en 1994. Mais depuis le mois d'avril, il y a eu une nouvelle offensive militaire de l'Azerbaïdjan. La sommation visant la mairie de Bourg-les-Valence constitue un développement plutôt singulier de cet affrontement. Plusieurs élus drômois ont d'ailleurs ces derniers jours adressé un message de soutien au Haut Karabagh, une initiative qui manifestement exaspère l'Azerbaïdjan.
L'ambassadeur de l'Azerbaïdjan en France estime qu'il s'agit là d'un défi contre l'intégrité territoriale d'un Etat souverain .Il considère qu' "on ne peut pas tolérer l'action de certains élus dans le cadre de leurs engagements électoralistes"
Marlène Mourier, maire de Bourg-les-Valence, estime pour sa part qu'il s'agit là "d'un acte d'intimidation" de la part de l'Azerbaïdjan. Elle a déclaré vendredi midi sur France 3 qu'elle entendait bien maintenir en l'état ses relations privilégiées avec Chouchi et que l'Azerbaïdjan n'avait pas à lui dicter sa conduite.