Même si la justice autorise Total à reprendre ses recherches de gaz de schiste dans la région de Montélimar (Drôme), le groupe pétrolier ne passera pas en force contre la volonté du gouvernement qui avait abrogé son permis, a déclaré mardi son PDG, Patrick Pouyanné, sur Europe 1.
Total "ne passera pas en force" sur le gaz de... par Europe1frA la question de savoir si le groupe souhaitait pouvoir reprendre ses recherches de gaz de schiste, le dirigeant a répondu : "Pas vraiment... Je n'ai pas envie de passer en force sur ce sujet-là. Si la collectivité nationale ne souhaite pas qu'on fasse d'exploration de gaz de schiste, nous ne le ferons pas", a-t-il expliqué. "Je pense qu'il faut qu'il y ait un consensus sur un sujet pareil". Patrick Pouyanné a également invoqué le contexte pétrolier déprimé pour justifier la volonté du groupe de ne pas passer en force si le permis venait à être rétabli. "Je ne compte pas, en plus à 30 dollars du baril, allouer de l'argent sur un projet qui serait mal reçu par la collectivité nationale", a-t-il dit.
Le 8 janvier, le rapporteur public du tribunal administratif de Cergy-Pontoise avait préconisé que Total puisse reprendre ses recherches de gaz de schiste dans la région de Montélimar, car le groupe s'était engagé à ne pas recourir à la fracturation hydraulique. Cette technique, la seule éprouvée pour extraire le gaz de schiste, est interdite en France par la loi du 13 juillet 2011 en raison de son impact néfaste sur l'environnement. La décision du tribunal administratif est attendue pour la fin du mois de janvier.
Le permis de Montélimar, qui avait été accordé au groupe Total, avait été abrogé en 2011. Il concerne plusieurs départements (Drôme, Ardèche, Vaucluse, Gard, Hérault) sur des milliers de kilomètres carrés.