Des travailleurs du nucléaire, rassemblés samedi et dimanche dans la Drôme pour un meeting de l'association "Ma zone contrôlée", réclament la création d'un statut unique visant notamment à faire reconnaître leurs compétences et la pénibilité du travail.
"Nous avons des collègues qui font de l'assainissement, ils dépendent de la convention collective du nettoyage. Or, tout comme les agents statutaires (CEA, EDF et Areva), nous participons à la sûreté des installations. Nos compétences sont spécifiques, loin d'être une industrie low-cost. Par ailleurs, ce sont des métiers exposés aux rayons ionisants. Il ne faut pas oublier la problématique de la pénibilité", a souligné Gilles Reynaud, secrétaire de "Ma zone contrôlée".
Depuis 2014, cette association basée à Donzère (Drôme), à proximité du site nucléaire du Tricastin, milite pour que tous les travailleurs du nucléaire aient un statut unique.
En France, les sous-traitants de la filière représentent environ 600 entreprises et près de 150 000 personnes. Celles-ci interviennent sur des aspects spécifiques de la production comme la gestion des déchets, la décontamination ou encore le nettoyage.
Si près de 90% des activités sont sous-traitées, toutes, selon l'association, participent à la sûreté des installations, même si celle-ci incombe à l'exploitant. Jusqu'à dimanche, "Ma zone contrôlée" organise un meeting à Savasse, près de Montélimar,
où les travailleurs du nucléaire sont invités à s'exprimer sur leurs conditions de travail et de vie. Une centaine de personnes sont attendues.
La question de la conversion énergétique s'est aussi invitée dans le débat.
"Le démantèlement des centrales doit se passer dans de bonnes conditions", a estimé Franck Demuynck, membre de l'association et sous-traitant pour une filiale d'Areva. "La question de la sûreté passe aussi par l'élimination de la précarité", souligne quant à elle Sylviane Poulenard, vice-présidente de la Criirad (Commission de recherche
et d'information indépendante sur la radioactivité, basée à Valence).