Rivasi ou Jadot ? : la primaire écologiste dans la dernière ligne droite

Les électeurs d'Europe Ecologie-Les Verts découvriront lundi soir qui, de Yannick Jadot ou de Michèle Rivasi, deux candidats très proches sur le fond, portera leurs couleurs à une élection présidentielle périlleuse pour leur parti. Le résultat sera annoncé à19h au siège du parti.

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Les eurodéputés Yannick Jadot, 49 ans et Michèle Rivasi, 63 ans, reconnaissent eux-mêmes développer "le même projet, avec quelques nuances dans les solutions que chacun veut mettre en avant", dixit M. Jadot, qui était arrivé en tête le 19 octobre avec 35,61% des suffrages, devant Mme Rivasi (30,16%).
Mais ils divergent sur le sens de la candidature EELV: pour M. Jadot, il est déjà acquis que la France n'enverra pas un écologiste à l'Elysée en 2017, et il en va de la "crédibilité" du parti de le dire. Selon lui, cette candidature est une première étape pour "construire les victoires" aux prochaines échéances, à commencer par les législatives de juin.

Mme Rivasi en revanche refuse de partir battue: "si les gens sont déçus par la droite, déçus par la gauche, et qu'on apporte des solutions, qu'on arrive à convaincre (...) pourquoi on ne gagnerait pas ?", a-t-elle fait valoir lors du débat de l'entre deux tours. Qualifiée contre toute attente pour ce deuxième tour, elle se veut toujours portée par le même souffle, et assure que "tout est ouvert, tout est possible".

Participation en légére hausse 


"On n'a pas eu d'oppositions picrocholines montées en épingle", se satisfait Julien Bayou, porte-parole d'EELV. "On a fait la preuve que l'on pouvait débattre du fond sur un projet commun, ce qui est parfois assez déroutant pour les sympathisants", ajoute-t-il.

Pour se démarquer, Mme Rivasi a insisté sur "l'urgence sociale", en souhaitant "partir des gens" dont elle écoute "la déshérence".De son côté, M. Jadot, qui s'est fait remarquer la semaine dernière par une vibrante harangue au Parlement européen contre le traité de libre-échange CETA, a répété
qu'il souhaitait redonner "sa crédibilité à l'écologie politique", "une écologie qui agit, construit et gagne".

Faisant jeu égal sur les soutiens de marque - José Bové s'est prononcé pour M.Jadot, Eva Joly pour Mme Rivasi - les deux candidats ont dû aller récupérer les voix qui s'étaient portées sur Cécile Duflot et Karima Delli au premier tour, en espérant aussi mobiliser les abstentionnistes, puisque 12.300 personnes ont voté il y a deux semaines, sur les 17.000 inscrits.

La participation s'annonçait d'ailleurs en légère hausse puisque dès vendredi,"plus de 11.000 bulletins" avaient été reçus selon M. Cormand.Le plus dur restera ensuite à faire pour EELV, crédité d'un score inférieur à 3% dans les sondages pour la présidentielle quel que soit son candidat.

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