La caisse primaire d'assurance de la Drôme propose un dispositif d'assistance destiné aux assurés qui ont renoncé à se soigner, faute de moyens. Sur les 316 dossiers traités, 2/3 ont obtenu une aide. Cet accompagnement devrait se généraliser à une partie de l'Auvergne d'ici un an.
C'est un indicateur d'une pauvreté qui ne s'affiche pas et qui ne dit pas son nom. Celle qui empêche de se soigner parce que l'on n'en a pas ou plus les moyens. Or l'accès au soins est un droit qui se heurte de plus en plus à des considérations financières.
Une enquête nationale de l'Observatoire des non recours aux droits et service ("Odenore") a permis de mettre en lumière ce phénomène souterrain. Ainsi dans la Drôme, 33,8% des assurés reconnaissaient avoir finalement renoncé à se soigner, faute d'argent. Un renoncement plus prononcé chez les femmes, les personnes vivant seules ou dans les familles monoparentales.
Odénore identifiait ainsi des causes réelles, "une instabilité par rapport à l'emploi", "des ruptures dans les parcours de vie", ou encore des personnes aux revenus modestes pour qui des soins onéreux ou successifs constituaient une dépense rédhibitoire. Or ces soins peuvent être dans certains cas remboursés ou faire l'objet d'une prise en charge personnalisée.
L 'assurance maladie a donc mis en place cet accompagnement pour faciliter les soins de ceux qui ne pouvaient plus se le permettre. Elle a installé des procédures pour identifier ces assurés et pour les aider à surmonter cette difficulté. Ils bénéficient désormais d'un examen de leurs droits et d'un suivi au cas par cas.
Dans la Drôme, 316 dossiers ont été traités et dans 2/3 des cas, des solutions ont pu être trouvées. Les soins nécessaires ont finalement pu être pris en charge avec l'assistance d'un professionnel de la caisse primaire d'assurance maladie. Le dispostif expérimenté dans plusieurs départements ,dont la Drôme et la Savoie, va être progressivement étendu à la Haute Loire, puis à l'Allier et au Puy-de-Dôme entre avril 2017 et le premier semestre 2018.
Le reportage de Yaëlle Marie et de Laure Crozat :