Les restaurateurs suisses se frottent les mains. Là-bas, le pass sanitaire n'existe pas. Résultat, les frontaliers sont de plus en plus nombreux à fréquenter les terrasses de Genève. Mais attention, de nouvelles règles sont en préparation et pourraient intervenir dès le 1er septembre.
A Chêne-Bourg, dans le canton de Genève, nous voici dans une petite auberge située à quelques pas de la frontière franco-suisse. Beaucoup d'habitués viennent y faire une pause, surtout pour le déjeuner. Mais depuis l'instauration du pass sanitaire en France, les propriétaires ont constaté l'afflux d'une nouvelle clientèle : près de 15 % d'augmentation de la fréquentation pour ce restaurant traditionnel.
On y voit de nouvelles "têtes", des frontaliers français pour l'essentiel qui échappent au pass sanitaire obligatoire en France, même en terrasse. Chez les voisins helvétiques, seul le masque est obligatoire, quand on circule à l'intérieur de l'établissement. Une mesure en vigueur depuis juin dernier et qui n'a pas changé.
Ricardo Marques, le propriétaire s'en réjouit, mais il n'est pas sûr que la situation perdure à la rentrée : "non seulement on a plus de français à midi, mais c'est surtout pour le service du soir. On fonctionne sur réservation, et on le voit aux numéros de téléphone, oui pour dîner, ils sont contents de venir tranquillement manger, libres, à Genève, pour l'instant".
Ce tourisme de consommation ne profite pas à l'ensemble de la profession. Les restaurateurs et cafetiers bénéficiaires sont tous situés très proches de la frontière, et tous s'interrogent quant à une mise en place éventuelle par la Confédération d'un certificat covid ou d'un pass sanitaire dès la rentrée.
Daniel Carugati, vice-président du syndicat des cafetiers et restaurateurs du canton de Genève "plaide pour sa chapelle": "j'espère qu'on aura pas de pass obligatoire, d'autant que c'est prouvé, ici en Suisse, les contaminations au restaurant sont minimes, de l'odre de 0,4 %. C'est en famille, ou ailleurs, que le virus circule ".
Le Conseil Fédéral devrait communiquer ce mercredi 25 août et établir une nouvelle évaluation de la situation avant adaptation des mesures.