Depuis peu, les gendarmes du PGHM des Alpes sont équipés d’un outil inédit qui s’appuie sur le réseau de téléphonie mobile pour retrouver les victimes d’avalanches. En janvier, cet équipement avait permis de retrouver vivant un homme coincé plus de 2h30 sous la neige.
Chaque sauvetage est une course contre la monte. Après 15 minutes sous une avalanche, les chances de survie s’effondrent.
Pourtant, le 28 janvier dernier, Nicolas Baumberger est resté enseveli pendant 2h40 sous plus de deux mètres de neige. Originaire d'Alsace, il randonnait avec sa famille à Val d'Isère lorsqu'il a été emporté par une coulée de neige. "J’avais pas vraiment espoir d'être retrouvé. On avait averti personne de notre promenade, on avait croisé personne. Et sans détecteur d’avalanches, c’était cause perdue. Le fait de voir la lumière tout d’un coup, c’est comme une renaissance, c’est un miracle".
Protégé par un tronc d’arbre et une poche d’air suffisante, Nicolas a pu rester en vie plusieurs heures sous la neige. Mais il doit aussi son salut à une nouvelle technologie tout droit venue des Etats-Unis. Là-bas, les gardiens de prison utilisent ce gros détecteur appelé Wolfhound pour repérer les portables dans les cellules.
"Le but c’est de pouvoir solliciter le téléphone de la victime qui est enfouie sous la neige. Pour cela il faut connaître son numéro de téléphone, explique l’adjudant Cyril Gomez, gendarme secouriste PGHM Savoie. J’ai un collègue en dehors de la zone de recherche qui va appeler ce téléphone. Quand on l’appelle, le téléphone va émettre un rayonnement important. Et l’appareil va le détecter plus facilement".
En fonction de l’avancée du gendarme, le détecteur bipe plus ou moins vite. Lorsque le signal baisse, le secouriste doit revenir sur ses pas pour retrouver la trace de la victime. Cette opération de secours nécessite donc une grande concentration et beaucoup de silence.
Un outil pas infaillible
Grâce à ce nouvel appareil, il devient possible de localiser une victime qui ne porte pas de DVA (détecteur de victime d’avalanche) même si elle ne répond pas aux appels.
Le Wolfhound a été adapté au secours en montagne dans la cellule R&D du PGHM de l’Isère. Mais il a ses limites : il ratisse large et peut être parasité par tous les portables présents dans la zone de recherche. "C’est un outil qui nous permet de faire un pas en avant, mais ça ne nous empêche pas de travailler à des solutions pour le futur qui nous permettront de cibler le téléphone qu’on recherche pour être particulièrement efficaces" souligne l’adjudant-chef Olivier Fabre.
Le Wolfhound n’est pas la solution miracle. Dans la montagne enneigée, les gendarmes recommandent toujours l’incontournable triptyque pelle/sonde/DVA. Si tous les membres d’un groupe en sont équipés, ils peuvent s’auto-secourir, sans attendre l’arrivée des sauveteurs.
Ce gain de temps peut être vital car sous un avalanche, chaque seconde compte.