Chauffer les locaux d'une station de ski, tout en étant capable de produire de la neige pour les pistes de ski, c'est l'invention d'une petite entreprise savoyarde, We Snow à Challes-les-eaux, qui a conçu des canons à neige plus écologiques et les commercialise déjà en Auvergne.
C'est l'histoire d'une PME savoyarde qui se lance face à d'énormes concurrents internationaux. A Challes-les-eaux près de Chambéry, "We Snow" fabrique des enneigeurs. Dans le contexte du réchauffement climatique, le marché est porteur, d'autant que l'enneigeur "We Snow" peut aussi servir de pompe à chaleur.
Il produit en effet de la neige mais permet aussi de chauffer des bâtiments. C'est une première en France, déjà visible à Super Besse et au Lioran, deux stations de moyenne altitude en Auvergne.
A Super Besse par exemple, à 1300 m d'altitude, le canon fonctionne même quand il fait chaud, et n'a pas besoin de beaucoup d'eau, même un robinet dommestique suffirait. Mais la grande différence et nouveauté, c'est son côté "pompe à chaleur".
C'est dans le coeur de la machine qu'il faut se rendre pour comprendre : "il s'agit de compresseurs frigorifiques qui sont nécessaires pour produire de la neige", explique Didier Speck, directeur associé "We Snow". "L'énergie dégagée par ces compresseurs est normalement dirigée vers un échangeur à air et puis on va dire, jetée aux petits oiseaux. Nous au contraire, on récupère cette énergie, on la ramène dans des échangeurs à plaque pour faire une boucle d'eau, qui fonctionne comme une pompe à chaleur".
Grâce à ce système, Super Besse a confirmé qu'elle allait pouvoir dès cet hiver chauffer bureaux, halls sportifs, et même hangars à dameuses.
Michaël Rota, directeur associé de "We Snow" précise : "sachant que ces équipements sont appelés à être sur du front neige, des jardins d'enfants, des pistes de ski pour débutants, on sera toujours plus proches des équipements potentiellement à devoir chauffer, que ceux qui sont implantés à 150 m au niveau de la station".
En deux ans, We Snow a livré onze machines en Auvergne, ce qui représente près de trois millions d'euros de chiffre d'affaires.