Daniela Simon, la médecin chef du service du CHU de Reims où est hospitalisé Vincent Lambert, convie la famille à participer à un deuxième conseil de famille demain, jeudi 23 juillet. Une rencontre déterminante et terriblement difficile puisque la famille de Vincent est aujourd'hui déchirée.
Dans sa lettre, le médecin chef explique que "L'objectif de cette réunion sera, tout en tenant compte des constatations du Conseil d'Etat et de la Cour européenne des droits de l'Homme, de vous informer des conclusions de la procédure collégiale menée et de la décision que j'aurai prise", indique-t-elle.
Le 5 juin dernier, la justice européenne avait confirmé l'avis du Conseil d'Etat qui estimait que la continuation des soins du patient souffrant de lésions cérébrales irréversibles après un accident de la route en 2008, constituait une obstination déraisonnable et validait la décision médicale de suspendre son alimentation et son hydratation artificielles en l'accompagnant jusqu'à sa mort par des soins palliatifs.
Selon une source proche du dossier, les derniers examens cliniques du patient ont confirmé la gravité de ses atteintes cérébrales associées à des troubles de la déglutition sévères rendant impossible toute hydratation ou nutrition efficace par voie orale.
"La décision d'arrêt des traitements qui laisserait enfin partir Vincent ne fait pas vraiment de doute", a estimé François Lambert, neveu de Vincent et qui fait partie de ses proches en faveur d'un arrêt des soins, tout comme une grande partie des frères et soeurs de Vincent.
-Poursuite du marathon judiciaire ?-
Rachel Lambert, l'épouse de Vincent, est considérée par les médecins comme le référent légitime de son mari. Selon elle, Vincent était opposé à tout acharnement thérapeutique et n'aurait jamais voulu être maintenu artificiellement en vie. Des propos corroborés par des camarades de promotion du patient ancien infirmier psychiatrique. Fin juin une dizaine de témoignages, en ce sens, ont été recueillis et remis au CHU de Reims.
Cependant, jeudi, si l'équipe médicale confirme son intention d'arrêter effectivement les traitements, les parents de Vincent, catholiques traditionalistes farouchement opposés à l'euthanasie passive de leur fils pourraient à nouveau saisir le tribunal administratif et poursuivre leur marathon judiciaire débuté au printemps 2013.
Après le premier conseil de famille le 15 juillet, M et Mme Lambert, appuyés par deux de leurs enfants avaient déjà porté plainte pour "tentative d'assassinat et séquestration" contre le CHU de Reims et les médecins qui s'occupent ou se sont occupés de Vincent et qui ont tous reçu le soutien de l'Ordre des médecins.
Hier, mardi 21 juillet, les évêques de Rhône-Alpes se sont opposés dans une déclaration commune à cette décision médicale qui "risque de provoquer délibérément sa mort".
Par ailleurs, un groupe de soutien aux parents qui avait diffusé en juin dernier une vidéo censée démontrer que Vincent Lambert réagissait à des stimulations de son entourage, a appelé à un rassemblement jeudi à proximité de l'hôpital de Reims.