Un "détachement" légal de deux mois que l'élu a passé au Conseil d'Etat permet au ténor LR de conserver son avancement et ses points de retraite. Dans le cas présent, les deux mois lui valent treize ans de retraite...

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Treize ans de droit à la retraite pour un poste occupé... seulement deux mois : c'est le bon calcul de Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et candidat "archifavori" à la présidence des Républicains, révèle  mercredi 13 septembre "Lyon Capitale".
"Lyon Capitale" révèle que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a été de nouveau placé en détachement de son poste de maître des requêtes au sein du Conseil d'Etat. Une situation vieille de 13 ans, pour un poste que le candidat à la présidence des Républicains n'a occupé que 2 mois en 2004.

Diplômé de l'ENA, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez a commencé sa carrière en avril 2001 en tant que fonctionnaire du Conseil d'État. Auditeur de seconde classe, il est promu maître des requêtes en avril 2004.
Un poste qu'il n'occupe que deux petits mois puisque Laurent Wauquiez décide ensuite de se consacrer à la vie politique et à la campagne législative partielle de 2004 en Haute-Loire. Date à laquelle il devient député.

Ce statut lui permet de réintégrer son poste de maître des requêtes en cas de défaite électorale. Et ce n’est pas le seul avantage. Grâce à sa mise en détachement, Laurent Wauquiez a également pu bénéficier de droits à la retraite pendant treize ans pour un travail effectué deux mois seulement au Conseil d’État.

Cette situation place celui qui veut combattre le "cancer de l’assistanat" dans une position délicate. Cette situation peut étonner chez ce pourfendeur du "cancer de l'assistanat". Elle est pourtant légale. La loi de la transparence de la vie publique de 2014 prévoit en effet le placement d'office en disponibilité des députés occupant un "emploi public" pendant la durée de leur mandat. Mais cette règle ne s'applique qu'aux députés élus à partir des législatives de 2017. Et donc pas à Laurent Wauquiez, qui a quitté l'Assemblée nationale en juin.

Déjà en 2015, Laurent Wauquiez affirmait ne pas être prêt à démissionner de la fonction publique: "Ce qui est en jeu, c'est surtout de faire en sorte qu'il y ait plus de personnes du privé qui s'engagent dans la vie politique. [...] Je n'envisage pas de démissionner parce que, ce que je pense, c'est que le point qui est important, c'est plus de personnes du privé. C'est ça l'enjeu", avait-il tenté de justifier sur RTL.

Il n’empêche que cette situation fait tâche à quelques semaines de l’élection du nouveau président des Républicains. En 2014, Marianne révélait que François Hollande était lui aussi en détachement de la Cour des Comptes depuis plus de trente ans avant de démissionner en 2012. D’autres ont décidé d’abandonner leurs postes dans la fonction publique. C’est notamment le cas de Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire ou Emmanuel Macron qui avait démissionné après s’être présenté en tant que candidat à l’élection présidentielle.




La réaction de Laurent Wauquiez suite aux critiques concernant ses 13 ans de retraite pour 2 mois passés au Conseil d'Etat.

 

Déclaration de Laurent WAUQUIEZ sur son détachement du Conseil d’Etat
Face aux multiples réactions que cette information, dévoilée par nos confrères, a suscitée,  Laurent WAUQUIEZ rétorque, ce jeudi 14 septembre, en ces termes :
"Je ne suis pas dupe du calendrier de ce genre d’attaques en pleine période de reconstruction de l’opposition. Mais je n’ai aucun problème à faire la totale transparence sur ma situation.
Je suis aujourd’hui dans le régime du détachement prévu par la loi. Je ne perçois évidemment aucune rémunération du Conseil d’Etat.
Comme la loi le prévoit pour tous les élus en détachement, je dois cotiser au régime des pensions civiles de l’Etat.
Il est important de préciser d’une part qu’il ne s’agit pas d’un régime spécial de retraite, d’autre part que tous mes droits à la retraite sont évidemment ouverts par des cotisations que je paye réellement.
Cette situation de ne m’est pas propre ; c’est l’application stricte de la loi pour tous les élus locaux en détachement."
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