Coup dur pour le sénateur du Cantal Pierre Jarlier. Suite au rejet de ses comptes de campagne, son élection a été invalidée. Avec trois autres sénateurs, l'élu UDI a été déclaré inéligible pour un an par le Conseil constitutionnel.
Les sénateurs Aymeri de Montesquiou (UDI, Gers), François Aubey (PS, Calvados), Jean-Patrick Courtois (ex-UMP Saône-et-Loire, et Pierre Jarlier (UDI, Cantal) ont été déclarés inéligibles pour un an, par une décision jeudi du Conseil constitutionnel. Cette inéligibilité fait suite au rejet de leurs comptes de campagne par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), validé par les Sages, selon la décision qui s'applique ce jeudi.
Pour Aymeri de Montesquiou et Pierre Jarlier, élus au scrutin uninominal, "leur démission d'office a pour effet la vacance de leur siège". Aussi, "des élections partielles devront être organisées dans un délai de trois mois", respectivement dans le Gers et le Cantal, précise l'instance. François Aubey et Jean-Patrick Courtois ont, eux, été élus au scrutin de liste, respectivement dans les départements du Calvados et de la Saône-et-Loire. "Leur démission d'office a pour effet d'appeler le suivant de liste à les remplacer".
"Une lecture très rigide" du Conseil constitutionnel selon le président du Sénat
Dans ces quatre affaires et dans l'affaire d'un autre sénateur, Marc Laménie (Les Républicains, Ardennes), "les intéressés avaient directement réglé des dépenses exposées pendant leur campagne postérieurement à la désignation du mandataire ou n'avaient pas fait procéder au remboursement des dépenses exposées avant cette désignation". "Le Conseil constitutionnel a donc jugé que la CNCCFP avait rejeté à bon droit les comptes de campagne des cinq sénateurs", ont estimé les sages. Ils ont "en revanche jugé qu'il n'y avait pas lieu de déclarer inéligible M. Laménie (...) qui avait acquitté directement des dépenses avant la désignation de son mandataire et n'en avait pas demandé le remboursement, dès lors que le total des dépenses qu'il avait réglé directement était négligeable au regard du plafond des dépenses autorisées".Sur iTELE, le président du Sénat Gérard Larcher a rendu hommage aux quatre sénateurs, saluant le fait qu'ils étaient "très implantés sur le terrain". Il a jugé que la décision du Conseil constitutionnel était "une lecture très rigide", tout en notant que c'était la "jurisprudence qui avait été appliquée pour les députés". Dans deux communiqués destinés respectivement à Aymeri de Montesquiou et Pierre Jarlier, François Zocchetto, président du groupe UDI-UC a dit avoir appris "avec beaucoup de tristesse" cette décision.
En avril dernier, suite au rejet de ses comptes de campagne, le sénateur du Cantal s'était expliqué dans un communiqué (cf notre article du 11/04/2015), il plaidait la bonne foi, mais savait que ce rejet pouvait avoir de lourdes conséquences pour la suite de son mandat.