Coronavirus & Education. Enseignants et parents s'opposent à une reprise "normale" le 11 mai

Le président de la République a donc annoncé, lundi 13 avril, la réouverture progressive des établissements scolaires à compter du 11 mai pour lutter contre les inégalités sociales. Les syndicats d'enseignants se demandent comment cela pourrait être possible. 

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A l'issue du discours d'Emmanuel Macron, la réouverture progressive des écoles a immédiatement suscité inquiétudes et critiques chez les enseignants.

Avant même le confinement, le Snes-FSU (2d degré) avait pointé la difficulté de respecter les gestes barrières dans les établissements scolaires. Pour Romain Allard, secrétaire du Snes dans la Loire, "ces difficultés subsistent".
 

"Comment respecter les gestes barrières dans des classes accueillant 30 élèves en collège et 35 élèves en lycées? Plus généralement, comment respecter les gestes barrières dans les lieux de passages des collèges et des lycées où se croisent des centaines de personnes par jour?", témoigne le représentant départemental. 


Le Snes-FSU demande donc que "les élèves et les personnels soient testés avant un retour en classe, que des aménagements permettent de respecter les gestes barrières et que des masques et du gel hydroalcoolique soient disponibles en quantité suffisante dans les établissements".
 

"Cette annonce n'est pas du tout sérieuse "

Pour Julien Gayet, co-secrétaire du Snuipp-FSU de l'Ain (1er syndicat des écoles en France), ce retour à l'école "laisse songeur quand dans le même temps tous les lieux publics restent fermés".
 

"Les jeunes élèves peuvent être porteurs sains du virus (...) Comment éviter une nouvelle flambée épidémique quand près de 900.000 professeurs et 12 millions d'élèves seront rassemblés en classe? Sans parler de la sieste en maternelle, des parents nombreux devant le portail, des repas à la cantine… Cette annonce n'est pas du tout sérieuse."


En outre, le professeur des écoles de Valserhône s'étonne qu'il faille vite rouvrir les écoles "afin que les parents puissent retourner travailler et relancent l'économie rapidement. Mais la priorité devrait être la santé de la population et non l'impact économique!". 
 

"Sans moi le 11 mai / Sans mon enfant"

Dans la foulée de l'allocution présidentielle, une vague de tweets a aussi déferlé sur la toile avec les hashtags #sansmoile11mai et #sansmonenfant. Il s'agit de témoignages d'enseignants qui refusent de reprendre l'école dans un contexte d'insécurité sanitaire ou de parents qui promettent de ne pas envoyer leurs enfants en cours. 
   

"Il faut sauver les élèves qui pourraient partir à la dérive"

Ce mardi matin, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a apporté quelques réponses sur France 2. "Le premier critère (de reprise), il est d'abord social", a-t-il souligné, laissant entendre que les élèves les plus en difficulté pourraient reprendre en premier. "Il faut sauver les élèves qui pourraient partir à la dérive du fait du confinement", a expliqué le ministre. "C'est les publics les plus fragiles que j'ai d'abord en tête", a-t-il insisté.

La reprise progressive "implique forcément qu'on ne va pas avoir les mêmes âges qui rentrent au même moment", et "il ne pourra pas y avoir de grands groupes" dans les classes, a aussi affirmé M. Blanquer. De ce fait, "il est possible qu'il y ait une charge horaire moins importante" pour les élèves.

Interrogé pour savoir si des masques seraient mis à disposition de tous les élèves et professeurs, il a assuré que c'est "fort possible mais ça fait partie des choses qu'on va décider au cours des deux prochaines semaines".
 
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