Une petite centaine de surveillants de prison manifestaient lundi matin devant le nouveau centre pénitentiaire de Riom, dans le Puy-de-Dôme. Ce mouvement était organisé le jour de la remise des clés à la direction de l'établissement.
L'ouverture de la nouvelle prison n'est prévue qu'en janvier 2016, mais déjà le personnel pénitentiaire s'inquiète de leurs futures conditions de travail. C'est la deuxième mobilisation en moins de quinze jours. "Cet établissement sera une prison test, sans mirador, ni de filet anti-évasion. Une prison du 21e siècle pour les détenus mais dont les conditions de travail seront dignes du 19e siècle pour le personnel pénitentiaire", a dénoncé le secrétaire local Unsa-Ufap de la Maison d'arrêt de Clermont-Ferrand, Alain Bernard.
Ce nouvel établissement dit ERA (établissement à réinsertion active) regroupera les détenus et le personnel de la maison d'arrêt de Clermont-Ferrand (définitivement fermée), du centre de détention et de la maison d'arrêt de Riom. Il pourra accueillir quelque 550 détenus, selon les syndicats. "Les agents se sentent floués, on leur propose un retour aux conditions de travail qu'ils ont connues il y a 30 ans avec des rythmes de travail rendant corvéables à merci, des heures supplémentaires à outrance", a estimé pour sa part le secrétaire régional FO pénitentiaire, Laurent Segondy.
Les effectifs de surveillants en question
De manière générale, les syndicats dénoncent le passage de 35 à 39 heures et l'obligation pour tous de travailler parfois de nuit. "Sur une structure comme ça, à 554 détenus pour 212 personnels, on va faire une ouverture low cost avec quasiment 10% de personnel en moins. Donc ça veut dire que les rythmes de nuit, les longues journées de plus de 12 heures vont s'enchaîner a un rythme infernal... On va y perdre, notamment sur la qualité de vie et puis en terme de sécurité, c'est inadmissible !", explique Nicolas Machette, délégué FO pénitenciaire.
"Cela nous fait un taux d'encadrement (nombre de détenus par surveillant) qui est de 3,6 ; c'est-à-dire un des établissements de l'inter-région qui aura le meilleur taux de couverture", répond Marie-Mine Hanicot, directrice inter-régionale des services pénitenciaires.