Le sujet fait polémique ! Qui de Sainte-Marie-du-Mont, de Neuvile, de Sainte-Mère-Eglise, ou encore de Bayeux a été la première commune libérée lors du débarquement en Normandie ? Toutes s'arrogent ce titre.
Au delà de la vérité historique, on verra avant tout qu'il est question de terminologie.
Revendications multiples ... et réponse de normand !
Bayeux, Bénouville, Neuville, Ranville, Sainte-Marie-du-Mont et Sainte-Mère-Eglise (par ordre alphabétique) .. Pas moins de 6 communes du Calvados et de la Manche se prévalent - officiellement ou pas - du titre de "1ère commune libérée de France" lors du débarquement des troupes alliées en Normandie, le 6 juin 1944.Sauf à faire une réponse de normand parce que cela dépend de ce que l'on entend par "commune" et par "libération", il est très difficile de dire laquelle a été réellement la première.
Ville ou village ?
Si l'on considère la taille de la commune, Bayeux (environ 10 000 habitants en 1944) l'emporte largement sur les petits villages côtiers, proches des plages du débarquement.Bayeux, première ville normande à avoir été officiellement libérée, ne l'a pourtant été que le 7 juin au petit matin. 8 jours plus tard, la ville qui n'avait été que très peu endommagée par les combats accueillait le chef de la France libre.
Arrivée des alliés ou départ des allemands ?
Si l'on entend par libération, la maîtrise totale des lieux par les troupes anglo-américaines, la réponse devient plus problématique.Ainsi, Sainte-Marie-du-Mont revendique le titre de "1er village de France continental libéré" en raison des opérations de débarquement sur sa plage de la Madeleine, baptisée Utah Beach par les alliés. Pour autant, la résistance allemande a duré toute la matinée et les quatre sorties de la plage n'ont été aux mains des parachutistes de la 101ème Airborne qu'à partir de la mi-journée.
Benouville, Neuville et Ranville où se sont posées, quelques heures avant le débarquement, les troupes aéroportées, justifient également leur statut de 1er village libéré.
En ce qui concerne la première maison libérée de l'occupation allemande, il s'agirait du café Gondrée, à proximité immédiate du "Pégasus bridge" ; un café qui existe encore de nos jours.
- Neuville et Ranville revendiquent également le titre de premier village de France libéré lors du débarquement. Les 82e et 101e divisions aéroportées américaines pour le premier et la 6ème division aéroportée britannique pour le second, ont en effet été larguées dans leurs environs pour préparer et protéger le débarquement des troupes américaines sur Utah Beach.
Et Sainte-Mère-Eglise ?
Plus communément admis, c'est à Sainte-Mère-Eglise que l'on attribue le titre de 1ère commune libérée. Au croisement de 5 départementales, le village et ses alentours constituent une zone stratégique le long de la route nationale reliant Cherbourg à Paris. A quelques kilomètres à peine de la mer, il est un point clé pour une éventuelle ligne de défense vers une des 5 plages du débarquement : Omaha Beach. A ce titre, d'aucuns considèrent sa prise par les alliés comme le 1er acte significatif de la libération de la Normandie.Mais que s'est-il passé réellement à Sainte-Mère-Eglise ?
Quelques heures avant le début du débarquement et alors qu’ils abordent la côte occidentale du Cotentin, les avions transportant les hommes de la 82 ième division aéroportée américaine subissent un violent tir de la Flak, la défense anti-aérienne allemande. Des avions sont touchés et plusieurs sont détournés de leur itinéraire. Vers 1 heure du matin, une maison est en feu sur la place du village. Les habitants tentent d’éteindre l’incendie quand les premiers parachutistes sont malencontreusement largués au dessus du bourg. Le désordre est total ; les civils se réfugient dans les abris et les Allemands, revenus de leur surprise, abattent plusieurs parachutistes. À l’extérieur du village, le chef du 3ième Batallion du 505 ième Régiment d'Infanterie Parachutiste, le lieutenant-Colonel Krause, parvient à rassembler 158 parachutistes. A 4h du matin, il s’empare de Sainte-Mère-Église et fait une trentaine de prisonniers.