La semaine dernière, l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire), autorité administrative indépendante, a annoncé qu'une "anomalie" avait été détectée dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve de ce réacteur nucléaire de troisième génération construit par EDF et Areva.
"C'est une anomalie de fabrication que je qualifierais de sérieuse, voire très sérieuse, qui de plus touche un composant crucial, la cuve. Autant dire que nous y prêterons toute notre attention",
selon M. Chevet, qui s'exprimait devant des députés et des sénateurs. Il présentait le rapport de l'ASN sur la sûreté nucléaire en France en 2014 à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).
Le groupe Areva, fabricant de la cuve, doit proposer des essais complémentaires "pour apprécier l'importance de l'anomalie, ssayer de la qualifier et de voir quels impacts elle a potentiellement sur la sûreté". Cela représente "un très gros travail de plusieurs mois" pour constituer un dossier.
Pour prendre sa décision, l'ASN s'appuiera sur son équipe de spécialistes, sur les experts de l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire). M. Chevet n'exclut pas d'avoir également recours à des experts étrangers.
En réalisant des essais, Areva s'est aperçue que dans certaines zones de la cuve, les valeurs de résilience (capacité du matériau à absorber un choc) s'avéraient plus basses que demandé aux équipements sous pression nucléaire.
Reportage de Pauline Latrouitte et Louise Simondet
Intervenant:
- Guillaume Bouyt, chef de la division de Caen - ASN
- Yannick Rousselet, chargé du nucléaire chez Greenpeace