L'électricien a récemment annoncé que le nouveau réacteur n'entrerait pas en service avant la fin de l'année 2018. Or l'autorisation accordée par décret en 2007 court jusqu'en... 2017. EDF va donc demander à l'Etat de repousser cette date butoir.
L'EPR sera-t-il prêt en 2018, comme s'y est fermement engagé EDF au début du mois ? La date de mise en service n'a cessé d'être repoussée depuis le démarrage des travaux en 2007. Le réacteur aurait théoriquement du être chargé en combustible en 2011 voire en 2012. Mois après mois, le chantier prend du retard. Aux dernières nouvelles, ce réacteur de nouvelle génération d'une puissance de 1650 MW devrait être prêt "au quatrième trimestre 2018". Le président d'EDF s'est personnellement engagé sur cette date, évacuant les incertitudes liées aux anomalies décelées sur la cuve du réacteur. Au printemps, Jean-Bernard Levy avait insisté sur la nécessité de fournir un calendrier fiable : "le monde entier nous regarde" s'était-il justifié sur Europe 1.
Obstacle administratif pour l'EPR
Or selon Greenpeace, cet échéancier ne serait déjà plus tenable. Ce matin, en marge de la réunion de la Commission Locale d'Information de Flamanville, son porte-parole pour les questions nucléaires a jeté un froid, affirmant avoir recueilli des confidences sur le chantier. Yannick Rousselet assure que ces indiscrétions laissent plutôt présager une ouverture en 2019. Outre le nouveau surcoût qu'engendrerait ce énième report (la facture est aujourd'hui estimée à 10,5 milliards d'euros), le retard accumulé par le chantier finit par poser un sérieux problème administratif.
En effet, "le décret autorisant la création de l'installation nucléaire de base dénommée Flamanville 3, comportant un réacteur nucléaire de type EPR, sur le site de Flamanville" a été publié le 11 avril 2007. Cette autorisation est valable pendant 10 ans : en théorie, il faudrait donc que le réacteur entre en service avant le 11 avril 2017. C'est la raison pour laquelle EDF demande aujourd'hui à l'Etat de repousser cette date butoir. L'annonce a été faite ce jour devant les membres de la commission d'information de Flamanville. Greenpeace exige pour sa part "une nouvelle enquête publique, et un nouveau décret d'autorisation".