La sénatrice UDI de l'Orne qui a présidé une commission d'enquête sur les réseaux djihadistes est l'invitée du journal de France 3 Basse-Normandie ce 15 novembre. Elle révèle que plus de 300 personnes sont suivies par les services de renseignement dans notre région.
Elle est de ceux qui, régulièrement, depuis plusieurs mois, pointent le risque d'attentat. Elle n'a donc pas été étonnée que Paris soit à nouveau frappé vendredi soir. La sénatrice de l'orne est toutefois "sous le choc" parce que "le mode opératoire est cette fois-ci particulièrement professionnel". Nathalie Goulet relève que "l'organisation, les gilets d'explosifs, le nombre de balles tirées supposent que les meurtriers ont reçu une formation".
Alors comment prévenir de nouveaux attentats ? Comment améliorer la surveillance des personnes proches de la mouvance radicale ? L'élue centriste pointe une difficulté : "152 personnes sont fichées en Basse-Normandie, peut-être un peu plus même aujourd'hui, et 153 en Haute-Normandie. Ils sont signalés, suivis, mais on ne peut pas mettre un policier derrière chaque personne. D'autant que le fait d'être signalé comme étant en voie de radicalisation ne fait pas de vous un délinquant".
Nathalie Goulet pointe toutefois une faille : la fiche S (S pour atteinte à la Sûreté de l'état) est par nature temporaire comme le détaille le journal le Monde dans un article consacré au fichage. Or, il faudrait que la France puisse s'appuyer sur "un fichier permanent des personnes ayant eu un lien avec des organisations terroristes, explique-t-elle. Les délinquants sexuels sont fichés dans un fichier permanent. Cela fonctionne bien et c'est dissuasif. Il faut que sur le même modèle, on puisse bâtir ce fichier qui n'existe pas encore".
Nathalie Goulet en duplex de Paris (entretien enregistré dimanche après-midi) :