Les quatre millions d'euros nécessaires à l'acquisition de l'oeuvre de Gustave Courbet, mise en vente par un collectionneur japonais, ont été réunis grâce à la générosité des comtois.
Cette souscription, lancée il y a plusieurs mois par le Musée Courbet et le Conseil Général du Doubs, aura été un véritable succès. Preuve de l'attachement des comtois pour les oeuvres de leur célèbre peintre.
Voici d'où proviennent les fonds récoltés:
L'Etat français via le ministère de la Culture a donné 650 000 euros. Le Conseil Général du Doubs et la Région Franche-Comté ont chacun versé 300 000 euros.
Une entreprise aura donné un million d'euros pour le "Chêne"
Mais ce qui intéresse les comtois, c'est bien entendu de connaître la somme récoltée par leurs dons. Ainsi, 200 000 euros proviennent des économies des particuliers. Ils sont un millier à avoir donné entre 10 et 5000 euros, pour un don moyen de 135 euros.
Enfin, 2,5 millions d'euros ont été déboursés par des entreprises mécènes. Une entreprise, dont on ignore pour l'instant l'identité, aurait à elle seule donné 1 million d'euros.
A quand le retour du Chêne à Ornans?
Pour fêter l'événement, un chêne sera planté symboliquement le 1er décembre à l'endroit de Flagey où se trouvait celui qui avait servi de modèle à Gustave Courbet. Il avait été frappé par la foudre dans les années 20.Il faudra ensuite connaître la date de retour du tableau au Musée Courbet d'Ornans. Une arrivée qui devrait être une des jolies fêtes de l'année.
Ecoutez l'interview de Claude Jeannerot, le président du Conseil Général du Doubs
LA VIE DU TABLEAU (avec l'aide du site internet du Musée Courbet)
Le tableau, issu de la collection de Juliette Courbet, est acheté par le collectionneur américain Henry C. Gibson (1830-1891), banquier, homme d’affaires et bienfaiteur. Après sa mort, il est donné en 1896 à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts de Philadelphie.
En 1987, l’académie des beaux-arts de Pennsylvanie met le tableau en vente chez Sotheby’s NewYork. La France ne se portant pas acquéreur, un collectionneur japonais du nom de Michimasa Murauchi l’achète. Homme d’affaires, Monsieur Murauchi, est le président de la Furniture Acess Company et a fondé en novembre 1982 le Murauchi Art Museum à Hachioji, à l’ouest de Tokyo. Son musée comporte un bel ensemble d’oeuvres de Gustave Courbet (il en aurait une « petite » dizaine), dont une oeuvre moins connue, mais très prisée des spécialistes de l’artiste, l’intrigante Femme au podoscaphe (1865), le podoscaphe étant une petite embarcation mue par les pieds de son passager (passagère en l’occurrence, sur la mer). Depuis son acquisition en 1987, Michimasa Murauchi a fait du Chêne de Flagey l’une des pièces maîtresses de son musée privé.
SES EXPOSITIONS
Le tableau (H 90cm x L 110 cm) avait été prêté aumusée des Beaux-Arts de Besançon en 2000 dans le cadre de l’exposition « Courbet et la Franche-Comté ». Il illustrait l’affiche de l’exposition.Michimasa Murauchi avait eu le plaisir et l’élégance de se rendre à Flagey lors de l’exposition bisontine. « Il voulait voir l’emplacement du chêne », se souvient Pierre Maire,maire de Flagey. « L’arbre n’existe plus, victime de la foudre il y a, on ne sait plus, peut-être un siècle. Il se trouvait à un kilomètre environ de notre village, près de la route qui rejointOrnans en passant par Chassagne-Saint-Denis. »
L’oeuvre a également été présentée lors de la grande rétrospective Courbet du Grand Palais (octobre 2007 - janvier 2008).
SON AVENIR
Après une vie bien remplie aux Etats-Unis et au Japon, le Chêne de Flagey va donc revenir en France, dans le Doubs, à Ornans, son pays natal.