Les buralistes protestent contre une hausse du prix du tabac prévue le 1er juillet. Ils dénoncent aussi de nouvelles mesures envisagées pour durcir la lutte contre le tabagisme.
Eric Dechauffour, buraliste à Auxerre, ne décolère pas. Comme ses 27.000 collègues de l'Hexagone, il propose à ses clients, fumeurs ou pas, de signer une pétition pour dénoncer la prochaine augmentation du prix du tabac. Selon lui, cela va favoriser les achats à l'étranger et la contrebande. Les ventes illégales "explosent" sur les marchés parallèles, affirme la profession. Celle-ci affirme aussi que les hausses successives du prix du tabac encouragent les braquages.Les buralistes protestent également contre les mesures envisagées pour lutter contre le tabac qui cause la mort de 700 000 personnes chaque année en Europe. Ces mesures consisteraient notamment à couvrir 75% des surfaces des paquets de cigarettes avec des avertissements sur les dangers du tabac. Il est aussi question d'interdire les arômes forts, type menthol.
"Les recettes de l'industrie du tabac, de l'ordre de 20 milliards d'euros par an, sont très inférieures aux dépenses supportées par les Etats pour le traitement des maladies et la perte d'activité économique consécutive aux arrêts de travail", rappelle le commissaire européen chargé de la Santé, Tonio Borg. "Si vous voulez fumer, c'est votre choix", a-t-il déclaré à des eurodéputés au cours d'un débat au Parlement européen. "Nous, nous voulons rendre le tabac moins attirant. C'est légitime".
Reportage de Cécilia Chaumont et Claude Heudes avec :
- Eric Dechauffour, buraliste
- Sylvie Laurent, employée du bureau de tabac