Le propriétaire du bâtiment voisin a assigné en justice Bruno Fabris, le gérant de La Billebaude, Nuisance sonores ou vielle rancune, toujours est-il que les messages de soutien se multiplient en faveur de ce lieu, qualifié de "vrai acteur culturel" par l'union des commerçants de Givry
Un soutien de Claudine Vincenot
Depuis 27 ans, Bruno Fabris organise en moyenne une vingtaine d'événements culturels dans son auberge. Il peut s'agir de concerts, de théâtre, de vernissages d'expositions ou de lectures.Parmi les soutiens qui se manifestent en ce moment figure d'ailleurs en bonne place Claudine Vincenot, touchée par la qualité d'une soirée récemment consacrée à l'oeuvre de son père, laquelle a d'ailleurs inspiré le nom "La Billebaude".Nombre de musiciens régionaux soutiennent également ce lieu qui leur ouvre régulièrement ses portes pour des concerts à dominante acoustique, qui ne se caractérisent pas par des orgies de décibels.
Bruit ou fureur ?
C'est pourtant des nuisances sonores qui sont invoquées par celui qui assigne Bruno Fabris en justice. Selon lui, le bruit occasionné lors des soirées de La Billebaude serait à l'origine du départ d'un couple de locataires du bâtiment voisin, dont il est propriétaire.
Sans nier que certaines soirées peuvent parfois déranger, Bruno Fabris fait remarquer qu'il reçoit une assignation alors même qu'une procédure à l'amiable était en cours depuis plusieurs mois et qu'il avait fait effectuer des devis pour des mesures auditives et d'éventuels travaux d'isolation. Il souligne également que depuis 1985, il n' y jamais eu une seule intervention de gendarmerie pour tapage nocturne. Il a en outre décidé depuis l'automne dernier de terminer ses soirées à 23h30 au lieu de minuit.
Plus qu'une affaire de bruit, il voit plutôt dans ce contentieux l'expression d'une rancune tenace. En 1994, en effet, La Billebaude avait obtenu gain de cause en justice contre cette même personne sur une affaire de droit de passage.
Outre l'action engagée contre Bruno Fabris, ce propriétaire irascible a également adressé un "recours gracieux" à la mairie de Givry, lui demandant de faire interdire toute manifestation à La Billebaude au delà de 22 heures. Si le maire n'a fait pour l'instant aucun commentaire, il semble toutefois peu probable qu'il accède à cette demande.
Des messages par dizaines
Que ce soit de la part des clients de l'établissement ou même des givrotins qui ne le fréquentent pas forcément assidûment, les messages de sympathie arrivent en tout cas par dizaines. L'union des commerçants de Givry se dit prête quant à elle à témoigner devant la justice et même à organiser une manifestation de soutien.
Convoqué ce matin au Tribunal de Chalon, Bruno Fabris a obtenu un délai pour mieux préparer sa défense et l'affaire a donc été renvoyée à une date ultérieure.
Le reportage de Gabriel Talon et de Jean-François Guilmard
Intervenants :
Gérard Mouton, Habitant de Givry
Bruno Fabris, Gérant de La Billebaude
Joel BON, Président association des commerçants et artisans de Givry
Jeff Prost, Educateur en Ephad
Le café concert a recueilli le soutien de l'union des commerçants de Givry