Le président de la République mise sur la méthode Coué pour sortir le pays de la crise le jour même où la Commission européenne donne à la France un délai de deux ans pour ramener son déficit sous la barre des 3%.
Pour le président de la République, ce nouveau délai va "permettre à la France de mettre la croissance au premier rang de nos priorités tout en contenant les dépenses publiques".
Une équation délicate qui passe par la bataille de l'emploi. La visite d'aujourd'hui tombe à pic. A Avoudrey, les deux entreprises visitées par le président et ses ministres sont des "signes d'espoir (...) Il faut aller partout pour chercher de nouveaux emplois". "A Avoudrey, poursuit François Hollande, c'est exceptionnel de trouver deux entreprises qui participent à l'excellence française".
SIS et Jean-Louis Amiotte ont, chacune à leur façon, agi pour l'emploi en développant la formation, l'investissement et la qualité. "Rien ne remplace l'esprit et la main du travailleur et cela passe par la formation (...) c'est encourageant dans la mondialisation, cela on ne peut le copier".
Concrètement, SIS, spécialisée dans les bracelets de montres haut de gamme, est passée de 200 à 450 salariés en trois ans et a créé sa propre école de formation qui recrute des demandeurs d'emploi. Quant aux salaisons Amiotte, deux contrats de génération y ont été signés. C'est tout nouveau. L'entreprise embauche deux jeunes qui sont formés par des anciens ; pour cela elle est aidée par la Région et l'Etat : 6000 euros par an et par "tandem". Un système qui permet la transmission des savoir-faire tout en pérennisant les emplois.
Mais il reste beaucoup à faire... Au cours d'une table ronde, les chefs d'entreprise ont demandé une simplification des démarches administratives. Le ministre du Travail Michel Sapin s'engage à ce "nettoyage de printemps" pour reprendre l'expression de François Hollande. Un président à l'écoute, disponible qui n'hésite pas à demander directement aux patrons "et pour la formation, qu'est ce qu'il faut changer ?"
La formation, l'atout-maître pour sortir de la crise. "Il n'y aura pas de croissance en 2013, avertit François Hollande, nous devons déjà nous préparer à la reprise". En fin d'après-midi, à l'Ecole nationale des industries laitières, le président de la République a signé une charte sur l'insertion avec quinze partenaires du secteur agricole et agro-alimentaire. Un secteur où 50 000 emplois pourraient être créés s'ils étaient formés à ces métiers. Avec cette charte qui favorisera la formation, 60 000 emplois devraient être proposés en 2013. Reste à trouver les candidats... Dans la salle, pour finir cette journée volontairement placée sous le signe de l'optimisme forcé, des jeunes ont témoigné de leur parcours. Tous ont retrouvé un emploi grâce à la formation. "Nous avons toutes les conditions pour réussir. L'une d'elles est d'avoir confiance et cela dépend de l'emploi des jeunes". Une méthode Coué qui demande aussi de la patience...