La Nièvre et 27 autres départements ruraux ont décidé de créer un groupe d'influence. Ils veulent peser dans le débat sur l'acte III de la décentralisation. Ils vont faire des propositions concrètes, à l'automne.
"Campagnes : le grand pari"
"La ruralité est une chance, pas un handicap. Les espaces ruraux ne sont pas des espaces du passé, ce ne sont pas des lieux de loisirs pour populations urbaines. Ce sont des espaces actifs, industriels, créatifs et porteurs d’avenir."Les représentants de vingt-huit départements ruraux - dont le président PS du conseil général de la Nièvre, Patrice Joly - ont décidé d'unir leurs efforts pour faire passer ce message. Cette démarche lancée en février dernier a été réaffirmée lors d'un colloque intitulé "Campagnes : le grand pari", qui s'est tenu jeudi 6 juin 2013 à Vichy, dans l'Allier.
Des propositions à l'automne
Cécile Duflot, la ministre à l'Egalité des territoires, était présente lors de cette journée de réflexion. Les présidents des conseils généraux de l'Allier, du Cher, la Creuse et la Nièvre ont annoncé qu'ils allaient remettre un rapport à l'association des départements de France (ADF), avec des propositions concrètes, à l'automne."Nous souhaitons proposer un modèle de société dans lequel la ruralité sera un cadre pour le développement durable. Le but est que nos propositions soient prises en compte dans les débats des lois qui seront votées à l'automne, sur la décentralisation, l'égalité des territoires, l'agriculture et la forêt, qui auront un impact important sur le devenir des territoires ruraux", explique le président du conseil général de la Nièvre, Patrice Joly (PS).
"On a l'impression d'être dans une ornière"
"Je suis déçu de l'acte III de la décentralisation. On avait participé aux états généraux de la démocratie territoriale, en octobre dernier au Sénat, qui ouvrait des perspectives", déplore le président du conseil général de l'Allier, Jean-Paul Dufrègne (PCF). "Maintenant on a l'impression d'être dans une ornière dont on n'arrive pas à sortir", ajoute-t-il. "Nous créons ici un groupe d'influence qui va se renforcer et ne va pas se restreindre aux départements ruraux", assure le patron du département de l'Allier.Favoriser la coopération plutôt que la compétition
La ministre Cécile Duflot a essayé de les rassurer en saluant leur démarche : "L'Etat a confiance dans les territoires ruraux et les décideurs locaux. Ce serait une erreur de dire que l'avenir de notre pays se compte sur les doigts de quelques métropoles.""Nous devons faire comprendre qu'il y a un intérêt mutuel entre les métropoles, qui se nourrissent des territoires ruraux, et inversement", a-t-elle ajouté. La ministre a assuré de sa volonté de favoriser la coopération plutôt que la compétition entre les territoires.