Municipales 2014 : en route vers un renversement de majorité au Sénat

Le succès de la droite aux municipales risque d'entraîner un renversement de majorité en septembre prochain au Sénat. "Il y aura sûrement une élection très difficile", prédit François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat. C'est aussi l'avis de François Patriat, sénateur de Côte d'Or.

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"Les sénatoriales traduisent les élections municipales et elles les amplifient même. Donc, il y aura sûrement une élection très difficile au Sénat", a reconnu le sénateur-maire PS de Dijon sur le plateau de France 3 Bourgogne lundi 31 mars 2014.

"La situation est complexe"

La gauche dispose actuellement d'une très faible majorité dans la Haute assemblée, où elle détient 178 sièges sur 348. Au mois de septembre, 178 sénateurs sur 348 seront renouvelés. L’élection se fait au suffrage universel indirect par un collège qui comprend députés, conseillers généraux et régionaux, représentants des communes. Ces derniers forment 95% des votants. 

"Au vu des résultats des municipales, la situation est complexe", dit François Rebsamen. "Il faut faire une analyse très fine et très ciblée, je n'ai pas encore eu le temps de le faire", ajoute le chef de file des sénateurs socialistes.
"Je ne pense pas que la gauche gardera le Sénat, compte tenu des résultats des municipales, qui relèvent de la raclée", estime son collègue PS de Côte d'Or, François Patriat, à publicsenat.fr. Il met aussi en cause "la gestion du Sénat"et les "dysfonctionnements de la majorité sénatoriale" depuis 2011.

"C'est le double effet Kiss Cool"

Le Sénat, qui est à gauche depuis 2011, "devrait repasser à droite en septembre", prédit Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet du président de l'UMP Jean-François Copé. Il en veut pour preuve "le nombre de villes de plus de 9 000 habitants, pourvoyeuses de grands électeurs, qui ont basculé dans notre camp".

"C'est le double effet Kiss Cool", estime Gaël Sliman, de l'institut BVA, en référence à une publicité pour des bonbons. "Dans un premier temps la très large domination de la droite aux municipales entraîne la perte des communautés d'agglomération à gauche. Ensuite elle provoque un retour du Sénat à droite", explique ce politologue.

"De nombreux sièges peuvent passer à droite"

En regardant sur le papier, département par département, de nombreux sièges peuvent passer à droite. Cette année, ce sont les sénateurs des départements compris, par ordre alphabétique, entre l'Ain (01) et l'Indre (37), puis du Bas-Rhin (67) à l'Yonne (89), hors ceux de l'Ile-de-France, ainsi que ceux de Guyane, de Polynésie française, de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin, des Iles Wallis et Futuna qui sont renouvelés. A cette liste s'ajoutent 6 des 12 sénateurs des Français établis hors de France.
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