C'est l'un des plus beaux édifices médiévaux en Bourgogne. Avec ses tuiles vernissées, son architecture néo-gothique bourguignon, le château de La Rochepot niché dans un écrin forestier est toujours en vente, mais il est désormais protégé au titre des monuments historiques.
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Le Château de La Rochepot est en vente sur le site d'un agent immobilier: 3 200 000 d'euros. Son futur acquéreur, quel qu'il soit, devra obtenir une autorisation préfectorale et se conformer aux directives des monuments historiques pour toute décision concernant des travaux ou même la vente des objets inhérents au château.
Sur proposition de la Commission nationale des monuments historiques, réunie à Paris le 25 mars 2014, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, a classé monument historique le château de Rochepot par arrêté signé le 1er avril dernier.
Concernant le département de la Côte d'or, le Journal Officiel de la République Française (JOPF) en date du 08 Avril 2014 mentionne
Rochepot (La). ― Château de La Rochepot : le château en totalité, notamment les aménagements et les décors intérieurs (sols, murs, plafonds, peintures murales, sculptures décoratives et l'ensemble des créations de Charles Suisse), les toiles marouflées de Charles Lameire dans la chapelle haute, les cheminées et leurs décors de carreaux vernissés, les boiseries, portes et fenêtres, les volets intérieurs et leur quincaillerie, les vitraux, les carrelages de Charles Suisse, les cache-radiateurs, la cuisinière de la cuisine, l'autel de la chapelle, la superstructure du puits, la statue de la Vierge de la tour dite « de la Vierge » ; en totalité, les dépendances, notamment les stalles des écuries, la tour-porche, le local de la pompe et son mécanisme, le tennis, le parc, y compris les sols et les vestiges archéologiques, notamment les ruines de l'ancien château qu'ils comprennent (cad. B 518, 729 à 731, 1252, 1253) : inscription par arrêté du 3 avril 2013.
Un intérêt national du point de vue de l'histoire et de l'art
L'édifice est érigé sur les ruines du château XIIe de la Roche-Nolay, devenu la Rochepot après son rachat par Régnier Pot en 1403.
Démoli pendant la Révolution, les lieux deviennent un site romantique immortalisé par de nombreuses gravures de voyage pittoresque, visité notamment par Alexandre Dumas en 1830 qui dira "le château n'est plus que ruines, tristesse et solitude".
C'est cette vision romantique qu'en a le jeune capitaine Carnot, héritier du domaine, lors de ses passages à Nolay, berceau de la famille. Il décide de reconstruire un château pour faire du site un lieu de mémoire à la gloire de sa famille, inscrite dans la lignée de la famille Pot, répondant ainsi à un désir de pérennité au lendemain de l'assassinat du président Carnot.
Une reconstruction menée par l'architecte Charles Suisse
Passionné d'histoire, il se lance dans un vaste chantier de reconstruction, s'associant le talent de l'architecte Charles Suisse, connu pour ses travaux de restauration de la cathédrale Saint-Bénigne et le palais des Ducs de Dijon, mais également de Châteauneuf.
Charles Suisse recrée un château en suivant la définition de son inspirateur, Viollet-le-Duc: "le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné". L'architecte ira jusqu'au bout de sa démarche en dessinant les décors et les meubles, faisant de la Rochepot, à l'exemple de Pierrefond, une oeuvre d'art totale.Achevé en 1927, le château de la Rochepot apparaît comme un manifeste tardif d'architecture néogothique.
Un dossier suivi par la Drac de Bourgogne
C'est ce double intérêt d'art et d'histoire que la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bourgogne a révélé grâce à la constitution d'un ample dossier documentaire et d'un inventaire des collections, qui a présidé à la décision de la ministre.
Chaque année, environ 500 immeubles et 3 000 objets mobiliers sont protégés en France au titre des monuments historiques, du fait de leur intérêt historique, artistique ou architectural.
Toute demande de protection formulée par des personnes publiques ou des propriétaires privés est examinée par une commission consultative placée auprès du préfet de Région pour l'inscription, et auprès de la ministre pour le classement.