Des députés socialistes (dont Philippe Baumel et Chritian Paul) qui s'étaient abstenus sur le plan d'économies de Manuel Valls fin avril ont annoncé lundi préparer une "plateforme" économique et sociale, pour "sortir de l'impasse" après ce qu'ils considèrent comme un "21 avril européen".
"La gauche au pouvoir, pour reconquérir la confiance et l'adhésion des Français, doit accepter de profondes remises en causes et agir autrement. Il est temps de retrouver l'esprit et les engagements de 2012, et c'est pourquoi nous proposons une nouvelle politique", ont indiqué dans un communiqué les aubrystes Christian Paul et Jean-Marc Germain, l'un des animateurs du collectif de la Gauche populaire Laurent Baumel, et un membre de l'aile gauche du PS, Pouria Amirshahi. L'ex-député Jérôme Guedj, président (PS) du conseil général de l'Essonne, en est également signataire.
"Dès aujourd'hui, nous travaillons à une plateforme, prolongeant l'appel des Cent, pour contribuer avec d'autres à sortir de l'impasse", poursuivent ces élus en référence à leur appel après la déroute des élections municipales à un "contrat de majorité" avec le gouvernement, qui avait été signé par une centaine de socialistes de différentes sensibilités, dont une majorité de députés.
Christian Paul a précisé à l'AFP que cette "plateforme d'initiative parlementaire", élaborée dans les prochains jours, allait "se concentrer sur la politique économique, fiscale, et sur le financement de la protection sociale". Ces élus PS veulent défendre "un projet de relance de l'économie efficace et juste", par notamment des contreparties au pacte de responsabilité avec les entreprises, "une réforme de justice fiscale", "la progression maintenue des prestations sociales" et "plus d'ampleur des politiques pour l'accès à l'emploi des jeunes, des chômeurs de longue durée et des seniors".
Ces "réorientations" proposées iront "au-delà des lois de finances" rectificatives qui doivent être présentées avant l'été au Parlement, selon M. Paul. Avec ses collègues, ce député de la Nièvre a appelé "le président de la République à considérer, enfin, que sa majorité toute entière est disponible pour un dialogue sincère et utile au redressement du pays". "L'austérité (n'étant) pas une politique acceptable et durable", ces socialistes demandent à François Hollande "dès la prochaine rencontre européenne" d'"inviter l'Union européenne à réviser le calendrier et le contenu des règles budgétaires qui étouffent la croissance".
Pour eux, "l'Europe ne peut continuer comme avant le 25 mai", qui fut un "21 avril européen", comme en France en 2002 lorsque le FN avait accédé au second tour de la présidentielle. Ces parlementaires ont prévu de se retrouver mardi matin avec d'autres élus pour en débattre avant la réunion du groupe PS à l'Assemblée.