Au 2ème jour de conflit portant sur la réforme du système ferroviaire, les grévistes se sont rassemblés devant la préfecture de Nevers à la mi-journée. A Dijon, ils ont fait de même cet après-midi. Le trafic reste perturbé en Bourgogne.
Le taux de grévistes est en baisse selon la direction qui annonce que trois cheminots sur quatre travaillent en Bourgogne Franche-Comté ( le même ratio que pour le territoire national). Cependant la majorité des grévistes sont des "roulants" et conducteurs, ce qui affecte la circulation des trains.
Jeudi matin à Dijon, les cheminots présents aux Assemblées Générales pour le vote de la reconduction du mouvement de grève, étaient plus nombreux que la veille. Près de 600 mercredi, et presque 700 jeudi.
Le projet de réforme ferroviaire ne correspond pas à leurs attentes. Alors qu'il était question d'une "réunification du système ferroviaire", la réforme prévoit au contraire l'éclatement de la SNCF en trois entreprises.
Les cheminots dénoncent une régression puisque ce projet ouvre à la concurrence à la privatisation les secteurs les plus rentables ( infrastructure et exploitation commerciale des trains), et garde les secteurs les plus lourds en investissement à la SNCF. Cette réforme, disent-ils, va creuser la dette de la SNCF déjà très lourde: "actuellement chaque cheminot travaille un jour sur sept, rien que pour payer les intérêts versés aux financiers".
Par ailleurs, ils craignent une grave détérioration de leurs conditions de travail, avec l'application d'un nouvelle convention collective en leur défaveur et l'allongement de leur amplitude de travail. Ils réclament aussi de l'embauche. " Ils nous faut des bras" disent-ils. Ceux qui travaillent sur la voie, se sentent particulièrement fragilisés, car les accidents sont nombreux. Il en va aussi de la sécurité des usagers disent-ils en faisant référence au terrible accident de Brétigny-sur-Orge.
Jeudi en début d'après-midi, une délégation a été reçue par le directeur de cabinet du préfet à Dijon. Les cheminots espèrent que leurs revendications seront " remontées" à Paris.
Cependant dans la capitale, les syndicats reçus par le gouvernement semblent déterminés à hausser le ton. Le mouvement est reconduit pour demain vendredi.
De son côté la CFDT attend que le projet de réforme soit en discussion à l'Assemblée Nationale, et en particulier les amendements. Si les amendements n'étaient pas votés, le syndicat pourrait "revoir sa position".