Voo TV, la chaîne de télévision locale de l'agglomération dijonnaise pourrait être liquidée mardi 24 juin 2014. Les sept salariés se disent en "colère" et pointent des "erreurs de gestion" de la part des dirigeants.
"Les salariés ressentent de la colère, de la déception et de la révolte", a déclaré à l'AFP le représentant des salariés, Jean-Baptiste Fauconnier.Car faute de repreneur, le tribunal de commerce de Dijon devrait prononcer mardi 24 juin la liquidation de la société, qui accuse une dette d’environ 500.000 euros.
Les sept salariés de la chaîne, cinq à temps plein et deux à temps partiel, ont dénoncé un "manque total de dialogue social et de soutien", assurant ne pas vouloir "en rester là" et se laissant la possibilité de recourir à la justice.
Il n'y a jamais vraiment eu de stratégie de commercialisation et de communication des différents dirigeants
Les salariés ont fustigé également des "erreurs de gestion" au sein de la chaîne, qui a été dirigée, selon eux, par des personnes n'ayant "aucune familiarité avec la production audiovisuelle". "Il n'y a jamais vraiment eu de stratégie de commercialisation et de communication des différents dirigeants", a fait valoir un salarié, qui a requis l'anonymat.
Contacté par l'AFP, le président du comité de surveillance de Voo TV, Gérard Dupire, s'est défendu de n'avoir eu "aucun pouvoir de gestion" et de n'avoir "commis aucun acte de gestion" au sein de la chaîne. "Je ne suis pas maître de la situation mais je ne m'en lave pas du tout les mains", a-t-il poursuivi. "J'y croyais à cette chaîne. Ma déception rejoint celle des salariés", a dit M. Dupire.
Subvention supprimée par le Conseil régional
Lancée officiellement le 16 novembre 2009, la chaîne était financée pour un tiers par la Ville de Dijon, un tiers par la communauté d'agglomération du Grand Dijon et le dernier tiers par la Région. Fin novembre 2013, le conseil régional avait suspendu sa subvention annuelle de 133.000 euros, entraînant le placement en redressement judiciaire de la chaîne.
Voo TV, dont la présidente Karine Savina a démissionné lundi 16, a laissé place depuis mardi après-midi à un écran noir. Et devant les locaux de la chaîne, des poubelles et des barrières bloquent la porte d'entrée. Apposée sur une fenêtre, une pancarte dénonce : "Quel gâchis !".