Chaque année en France, plus de 60 000 bébés naissent plus tôt que prévu et parfois beaucoup trop tôt. En Bourgogne, seule la maternité du CHU de Dijon dispose d’un service de réanimation néonatale et peut prendre en charge les grands et très grands prématurés.
La Journée mondiale de la prématurité a lieu le 17 novembre. Elle a pour but est de montrer que la prématurité n’est pas un événement isolé qui ne concerne que quelques parents, mais un véritable enjeu de santé publique, rappelle SOS Préma, l’association française d'aide aux parents d'enfants prématurés.Plus d'un millier de prématurés en Bourgogne
Un bébé prématuré est un bébé né avant 37 semaines d'aménorrhée, c'est-à-dire avant 8 mois de grossesse… Et ils sont de plus en plus nombreux : 1 400 en 2012 en Bourgogne (8,2 % des naissances), dont 360 dans le 7ème mois de grossesse et 140 à moins de 7 mois de grossesse.Plusieurs raisons peuvent expliquer cette augmentation des naissances prématurées, à commencer par l’âge de la maman : les grossesses tardives augmentent les risques de prématurité, de même que les grossesses multiples et la procréation médicalement assistée.
Parmi les autres facteurs de risque clairement identifiés, on trouve le tabagisme, ainsi que l’obésité qui induit fréquemment chez les femmes des problèmes d’hypertension et de diabète.
Aujourd'hui Journée Mondiale de la prématurité. Je soutiens @SOSPrema #MyPreemie #WorldPrematurityDay pic.twitter.com/7X4hUP44aH
— Laure_1906 (@Laure_1906) 17 Novembre 2014
Des naissances prématurées pour raisons médicales
Dans 40 % des cas, la prématurité est « médicalement consentie ». Si la poursuite de la grossesse présente trop de risques et constitue une menace pour le bébé ou pour la maman, la décision de faire naitre un enfant plus tôt peut être prise. C’est une décision toujours difficile, mais elle est désormais plus simple à prendre, grâce aux progrès réalisés dans la prise en charge des grands prématurés.La grande prématurité n’est jamais anodine
Malgré les soins de plus en plus techniques apportés aux bébés nés trop tôt, et un pronostic vital qui s’est grandement amélioré, les prématurés restent très fragiles. Leur appareil respiratoire et leur appareil digestif sont encore immatures, comme leur système immunitaire, ce qui explique l’extrême gravité des infections chez ces enfants.Un suivi jusqu’à l’entrée en CP
La prématurité peut induire des difficultés particulières : déficits de motricité, troubles visuels ou du langage. Le suivi de l’enfant permet de détecter et de prendre en charge ces séquelles plus ou moins importantes. Certaines peuvent se révéler tardivement, comme les troubles de l’attention et de l’apprentissage, ce qui explique que ces enfants soient surveillés médicalement jusqu’à l’âge de 6 ans.Aujourd’hui, 90 % des grands prématurés et 70 % des très grands prématurés ne présentent aucune séquelle… même si "il n’y a pas de meilleure couveuse que l’utérus de sa maman", rappellent les professionnels de santé.
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Le service de réanimation néonatale de la maternité du CHU de Dijon
Un reportage d’Anne Berger, Damien Rabeisen et Rachel NectouxIntervenants :
- Carine Grégoire, maman de Loanne
- Dr Marianne Grimaldi, médecin du service de réanimation néonatale
- Dr Pierre Sagot, responsable du pôle de gynécologie-obstétrique