Les logements doivent être équipés d'un détecteur de fumée à partir du dimanche 8 mars 2015. Bonne nouvelle: l'installation est simple et ça ne coûte pas cher.
Quand faut-il s'équiper et qui paye ?
La loi de prévention contre les risques d'incendie adoptée en mars 2010 impose l'installation de détecteurs avertisseurs autonomes de fumée (DAAF) dans les logements avant le 8 mars 2015.La loi, modifiée en 2014, prévoit que c'est le propriétaire du logement qui doit l'équiper d'un détecteur et s'assurer de son bon fonctionnement. Le propriétaire peut fournir le détecteur à son locataire ou lui rembourser son achat.
Comment faut-il installer les détecteurs ?
La loi requiert l'installation d'au moins un détecteur par habitation mais les pompiers conseillent d'en installer plusieurs, au minimum un par étage, idéalement dans chacune des chambres et des "salles de vie". "Plus le détecteur est haut et central dans la pièce, plus il est efficace. Mais, où qu'il soit, un détecteur est utile dès qu'il est activé", dit le commandant Didier Rémy, de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.Reportage de Maryline Barate et Damien Rabeisen avec :
- David Martin, chef de rayon à l'Entrepôt du bricolage
- Mickaël Regazzoni, chef du service prévention SDIS 21
Combien de vies pourront être sauvées ?
En France, les incendies domestiques font entre 600 et 800 morts et plus de 10.000 blessés chaque année. Les incendies de nuit représentent 30% des incendies mais 70% des victimes, faute d'avertissement."Les détecteurs servent à nous réveiller la nuit. Les flammes ne réveillent pas et le monoxyde endort", explique à l'AFP le capitaine Céline Guibert. Les professionnels du secteur estiment que l'installation des DAAF "constitue un immense espoir de réduire de moitié le taux de mortalité par intoxication en France". Le DAAF a permis de réduire de près de 60% le nombre de victimes d'incendies domestiques dans les pays où il a été rendu obligatoire, selon la Fédération française des Métiers de l'incendie (FFMI).
A trois mois de l'entrée en vigueur, combien de Français se sont équipés ?
Les professionnels du secteur évoquent un taux d'équipement de 15%. Selon les pompiers, entre 15 et 20% des foyers ont acheté un détecteur mais sans forcément l'installer.Combien ça coûte ?
Le prix va de 15 euros pour un modèle de base à 40 euros pour un détecteur avec une autonomie de dix ans, celui que préconise les pompiers. Des détecteurs équipés du wi-fi, qui envoient une alerte sur le téléphone en cas de fumée, coûtent plus de cent euros.Les autorités redoutent la mise en circulation d'appareils non certifiés à l'approche de la date butoir. Les professionnels recommandent d'acheter des DAAF portant la marque NF "en plus du marquage CE obligatoire".
Que faire si le détecteur sonne ?
Le détecteur n'est qu'une alarme. "On vérifie s'il y a incendie, prudemment, sans ouvrir les portes en grand", explique le commandant Rémy. "S'il y a incendie, il faut regarder si on peut l'arrêter d'un simple geste. Dans le cas contraire, on isole l'endroit en fermant la porte. Ensuite on évacue tout le monde ou on se met à l'abri en se calfeutrant dans une pièce avec fenêtre et on appelle les secours. Il faut se rappeler que la fumée tue, qu'elle est toxique, opaque, chaude et mobile". Par ailleurs les pompiers préconisent de tester le détecteur régulièrement et de parler des bons réflexes à avoir en famille, même aux enfants les plus jeunes.Que faut-il faire vis-à-vis de l'assurance ?
Une attestation d'installation sur l'honneur doit être envoyée à la compagnie d'assurance. Une lettre-type est souvent fournie avec les appareils. La loi suggère aux assureurs d'accorder des remises sur les cotisations en cas d'installation de DAAF, ce que certains pratiquent déjà en proposant des baisses allant de 5 à 10%.En revanche, aucune sanction n'est prévue en cas de non-installation: de manière générale, les assurés resteront indemnisés en cas d'incendie et ne pourront pas se voir refuser une assurance s'ils ne produisent pas l'attestation d'installation.