Centrafrique : Claudia Priest partait pour faire du bien à "sa famille"

Dans une interview accordée à Europe 1, Florent Priest, le fils de l'humanitaire d'origine bourguignonne enlevée à Bangui, au Centrafrique, lundi 19 janvier 2015, explique que sa mère n'avait qu'un but en allant dans ce pays : "faire du bien aux gens, rien d'autre, rien de plus".

Claudia Priest est originaire de Côte d'Or et  a vécu dans la région d’Epinac, en Saône-et-Loire. Elle a été enlevée à Bangui en Centrafrique alors qu’elle était partie en mission humanitaire pour le compte d’une association médicale catholique. Cette éducatrice spécialisée de 67 ans, a été enlevée avec son collègue centrafricain alors qu'ils circulaient à bord d'un 4x4, qui transportait des médicaments. Ils ont été braqués par un groupe de quatre hommes armés de Kalachnikov lundi matin vers 8h locales (7h GMT) à Bangui. Ces hommes font partie des anti-balaka qui protestent contre l'arrestation d'un de leurs chefs, Rodrigue Ngaïbona, alias "général Andjilo", par la mission des Nations Unies en Centrafrique.

Son fils confie son angoisse

Son fils, Florent Priest, qui vit à Autun en Saône-et-Loire, a confié à l’AFP vivre dans "l'angoisse" mais faire "entière confiance" aux interlocuteurs qui mènent les négociations pour obtenir la libération de sa mère. "Mon père m'a appris lundi soir l'enlèvement de maman alors qu'il était dans l'Ain", a-t-il déclaré. "Depuis, je ne sais rien. Nous savons seulement que des professionnels travaillent en France et en Centrafrique avec l'archevêque de Bangui. Nous sommes également au courant que des négociations sont en cours. Je ne sais rien de plus mais j'ai une pleine et entière confiance en ces interlocuteurs", a dit le fils de l'otage. => écouter également son témoignage sur Europe 1.

Retour sur cette affaire avec Stéphane Robert, Gabriel Talon et Laurence Crotet-Beudet


"Elle a été enlevée par hasard"

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré jeudi sur RTL savoir où se trouvait l'humanitaire et souhaité que les négociations pour sa libération aboutissent rapidement. "Nous sommes énormément soutenus et nous recevons un nombre incroyable de témoignages d'affection", a poursuivi le fils. Claudia Priest était arrivée en Centrafrique le 6 janvier pour une mission de deux semaines pour le compte d'une ONG médicale catholique. Selon son mari qui s'est exprimé dans La Croix, elle a été enlevée "par hasard".




Il s’agit du premier enlèvement d'un ressortissant français dans le pays depuis le début de la crise en 2013.
Cet acte a été commis par des miliciens chrétiens anti-balaka mécontents de l'arrestation d'un de leurs chefs, soupçonné d'avoir été un des meneurs des massacres de musulmans en décembre 2013.


Reportage : Stéphane Robert et Gabriel Talon / Montage : Lucile Feuillebois
Depuis le mardi 20 janvier, près de 36h sont passées depuis l'enlèvement de Claudia Priest et d'un prêtre en Centrafrique. Originaire de Bourgogne (Côte d'Or: village limitrophe de la Saône-et-Loire), elle était dans la capitale centrafricaine pour les besoins d'une ONG humanitaire qu'elle a créé en 2005 avec son mari. Elle devait rentrer à Paris le jour de son enlèvement. Reportage de Stéphane Robert, Gabriel Talon


Intervenants :
  • Jean-Claude Moutot, maire de Pont-de-Veyle (Ain)
  • Un voisin des Priest

Un "acte contraire au droit humanitaire"

Dans un communiqué publié lundi soir, le Quai d'Orsay a appelé à "libérer au plus tôt" la femme enlevée, en soulignant que "la France déplore cet acte contraire au droit humanitaire".

Le ministère français des Affaires étrangères a ajouté que l'ambassade de France à Bangui "est en contact permanent avec l'archevêché de la capitale centrafricaine qui a entamé des discussions avec les ravisseurs".
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