Plus de 40 taxis sont rassemblés depuis ce matin devant la Préfecture de Dijon. Ils participent au mouvement national de protestation contre les applications mobiles de type UberPOP qui ne respecteraient pas la réglementation en vigueur.
Ce rassemblement est une réponse à un appel national des organisations de taxis à des rassemblements dans les grandes villes de France. Ce matin, une quarantaine de taxis de l'agglomération dijonnaise a bloqué la rue de la Préfecture pour protester contre les applications mobiles de type UberPOP. Une délégation devait être reçue à 11h en préfecture.
Un mouvement national
A l'origine du mouvement, la coalition de fédérations et syndicats de taxis (CFDT, CGT, FFTP, FNAT, FNDT, FNTI, FO, GESCOP, SUD, UNIT et UNT) ciblera, à Paris, les aéroports de Roissy et Orly, et les gares du Nord, de Lyon et Montparnasse. Des rassemblements sont aussi prévus place Denfert-Rochereau et à la porte Maillot. "Ce sera des sit-in, il n'y aura pas de cortèges. Le but c'est d'occuper l'espace, parce qu'il y a un vrai ras-le-bol" des professionnels, a précisé Karim Asnoun (CGT). En province, Marseille et Lyon seront notamment concernés, a-t-il ajouté.
Que dit la loi Thévenoud ?
Les organisations professionnelles réclament l'application effective de la loi Thévenoud. Promulguée en octobre 2014, elle est censée réprimer davantage l'activité clandestine mais elle n'est pas respectée et les contrôles sont insuffisants, selon les taxis qui ont, dans leur rétroviseur, le service de transport entre particuliers à prix cassés UberPOP, lancé par le géant américain Uber.
La loi Thévenoud "a créé un nouveau délit avec deux ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende pour ceux qui organisent ce système", s'est défendu mardi le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies. Selon lui, le gouvernement a engagé plus de 420 procédures judiciaires, depuis janvier, à l'encontre de chauffeurs utilisant l'application UberPOP. Un nombre jugé insuffisant par les syndicats et fédérations de taxis qui veulent faire entendre la "colère" de la profession, dit M. Asnoun.
Des chauffeurs UberPOP agressés
L'intersyndicale ne renoncera aux actions de jeudi prochain que dans les tout prochains jours si "le gouvernement s'engage à désactiver toutes les applications UberPOP et qu'il s'engage à respecter la réglementation en vigueur", assène Abdel Ghalfi (CFDT).
Plusieurs chauffeurs d'UberPOP ont porté plainte ces derniers jours après avoir été agressés par des chauffeurs de taxi à Strasbourg, Nice ou Lille, a indiqué jeudi un porte-parole de l'entreprise.