Derrière la télé, il y a plein de métiers. Rencontre avec un homme d'images, Le terrain de jeu de Jean-Michel : les tournages d'émissions, mais aussi le studio de France 3 Franche-Comté.
En quoi consiste le métier d'opérateur de prise de vues (OPV) à France Télévisions ?
Un OPV assure principalement deux types de missions. L'enregistrement ou la captation en direct de plateaux multi-caméras (en studio ou avec un car régie). A Besançon pour un journal régional par exemple, je gère 4 caméras entièrement robotisées.En dehors de journaux, j'assure la prise de vues pour France 3 lors pour des magazines et documentaires.
Quelles qualités, quelle formation pour faire ce métier ?
Il faut allier un bon sens de l'image, la maîtrise technique de la caméra et un goût du travail en équipe.Aujourd'hui, les BTS audiovisuel proposent une option "métiers de l'image".
L'OPV est-il toujours enfermé dans son studio ?
Non ! Car l'opérateur de prise de vues devient claustrophobe s'il est enfermé trop longtemps !
Comment vit-on le fait d'être derrière les caméras et non devant ?
Comme tout le monde ! C'est être dans la lumière qui pour moi est hors norme.
Chaud ou froid. Un souvenir extrême de tournage ?
Lors du rallye du Trophée des gazelles en Mauritanie, notre véhicule s'est dérouté pour faire des images d'Elise Lucet alors concurrente sur l'édition 1996. Elle était tombée en panne. Nous sommes repartis. Pas très loin. Panne d'essence. Nous sommes restés deux jours au beau milieu du désert. Il faisait 40 degrés. Avec le photographe et notre conducteur nous avons trouvé le temps bien long. Au bout de 48 heures, un hélicoptère de l'organisation a fini par nous larguer un jerrican d'essence pour repartir. Chaud !Le métier d'opérateur de prise de vues m'a emmené aussi sur la Transjurassienne. Et son froid légendaire. En 2003, le thermomètre affiche -20 degrés à 7 heures du matin. L'hélicoptère qui devait me permettre de filmer les départs ne vient pas. Quand je finis par le retrouver posé dans un champ à 10 km, je le fais décoller aussitôt pour tourner quelques images de course. Porte démontée, la caméra et moi sommes sous le flux glacial d'un énorme ventilateur. Au bout d'une dizaine de minutes mon viseur lâche. Je demande au pilote de m'emmener à Mouthe.
Après avoir tourné en rond quelques minutes il m'avoue être perdu ! Et commence à déplier un carte routière dans l'hélico, en plein courant d'air. Nous finirons quand même par retrouver Mouthe à temps pour l'émission.