L'Assemblée nationale a voté jeudi 6 juin au soir la possibilité d'un assouplissement par les départements et les maires de la limitation à 80 km/h sur les routes secondaires.
La fin des 80 km/h ? Cétait l'une des revendications des gilets jaunes. La mesure impopulaire était considérée comme l'un des détonateurs de la crise des "gilets jaunes".
Les députés ont donné leur feu vert par un vote à main levée à l'article du projet de loi mobilités qui prévoit de donner aux présidents de conseils départementaux la capacité de déroger à la limitation entrée en vigueur en juillet 2018. Ils ont élargi la compétence aux maires dans certaines conditions, via un amendement LREM.
L'abaissement de la vitesse de 90 à 80 km/h, concernant 400.000 kilomètres de routes secondaires, avait été décidé par le Premier ministre Edouard Philippe. Mi-mai, il avait ouvert la voie à un assouplissement.
"C'est un marché de dupes" estime Jean-Marie Sermier député LR du Jura
L'élu jurassien ne juge "pas tolérable" que l'Etat ne prenne pas "ses responsabilités". Des élus d'opposition - LR en tête - sont à nouveau montés au créneau jeudi pour dire tout le mal qu'ils pensaient des 80 km/h, une "connerie" et le "symbole d'une France à deux vitesses" qui a été le "détonateur des longues semaines de crise". Les élus LR ont déploré que l'assouplissement "oublie les routes nationales", sous autorité de l'Etat, alors que le Sénat les avait incluses. Pour Vincent Descoeur, élu du Cantal, le "pas de recul" du Premier ministre est ainsi un "trompe l'oeil". "Arrêtez d'emmerder les Français", a aussi lancé Fabrice Brun (Ardèche).En Haute-Saône, Michel Raison sénateur LR bataillait depuis des mois pour que la vitesse soit à nouveau relevée sur certaines routes du département rural dépourvu d'axes autoroutier. Le président du département Yves Krattinger s'y était montré favorable également.
"Il s'agit de sauver des vies", a rappelé la ministre des Transports Elisabeth Borne. Elle a noté qu'"au cours du deuxième semestre 2018, ce sont 127 vies qui ont été épargnées grâce à la décision sur les 80 km/h". "Nous souhaitons faire confiance aux élus", a-t-elle ajouté, mais pour les routes nationales, "les préfets ne dérogent pas aux décisions du Premier ministre".
La vitesse excessive reste la première cause de mortalité sur les routes de France, selon la Sécurité routière.