Depuis le 19 juin, une grande majorité des entreprises d’ambulances du Jura a décidé de faire grève. Elles demandent une hausse de l’indemnité des gardes de nuit qui n’a pas été revalorisée depuis 2003.
En 2015, les ambulanciers de Franche-Comté s'impatientaient. D'autres sont passés de l'impatience à l'action. Depuis le 19 juin, ils ne répondent plus aux appels du Samu la journée et ne prendront en charge que les interventions programmées.Vingt des vingt-trois entreprises d’ambulances du Jura ont décidé d’engager un mouvement de grève afin de demander « le retour à l’équilibre économique de leurs entreprises en périls ». Les ambulanciers de Franche-Comté ont remarqué depuis 2009, une grosse augmentation des demandes faites via le centre 15. Afin de pallier les demandes croissantes, une plateforme logistique a été mise en place pour optimiser la recherche de moyens. En 2009, 33 000 interventions ont été effectuées au centre 15 contre 61 000 en 2016. L’activité se développe mais coûte de plus en plus cher aux entreprises en raison de la hausse du prix du gasoil, des charges sociales et des besoins de matériels médicaux.
Les vingt entreprises en grève regrettent que cette augmentation des interventions ne soit pas accompagnée d’une hausse de l’indemnité des gardes de nuit. Depuis 2003, cette rémunération n’a pas été revalorisée. Selon eux, le déficit de la profession en Franche-Comté estimé à ce jour par l’Agence régionale de santé (ARS) est de 2,5 millions d’euros par an. Un chiffre à mettre en perspective avec un autre montant avancé par l'Association des transports sanitaires d'urgence 39. Selon elle, il manque cinq millions d’euros par an en Bourgogne-Franche-Comté pour permettre aux entreprises de faire des gardes de nuit sans perdre d’argent.
Autre point sur lequel les entreprises ambulanciers souhaitent des changements : la facturation des kilomètres parcourus. Aujourd’hui, les entreprises sont payées 346 € par garde de nuit de 12 h et les kilomètres en charge sont remisés à hauteur de 60%. Un choix qui les « asphyxie économiquement » selon eux. Cette indemnité de nuit a été fixée suite à un accord national qui vient d’être signé entre la caisse régionale d’assurance maladie (CPAM) et les représentants de la profession. Une revalorisation est prévue en 2018. En attendant, l’ARS souhaite réorganiser le système de garde par département en fonction des propositions des entreprises. Par exemple : revoir les zones couvertes par les entreprises. Toute la région est concernée par ce conflit. La Haute-Saône a aussi connu une grève et des discussions sont en cours en Côte d’Or.
Pour faire connaître leur mouvement, les ambulanciers du Jura ont décidé de ne plus répondre aux sollicitations du centre 15 en journée de 8 h à 20 h. Ils souhaitent faire réagir l’opinion et obtenir une rencontre avec les responsables régionaux de l’ARS et de la caisse régionale d’assurance maladie (CRAM) avec l’espoir d’obtenir « de meilleures conditions de travail ».