Autun : à la découverte de l'ancienne mine des Télots

À Autun, les Télots constituent un patrimoine industriel à la fois très visible et en partie caché. Ce qui est visible ce sont les deux terrils qui s'élèvent à l'entrée d'Autun lorsqu'on vient de Dijon. Ce qui est caché, ce sont d'anciens bâtiments industriels aujourd'hui envahis par la végétation.

À Autun, deux terrils font partie du paysage. On les nomme les Télots, du nom du quartier où ils ont été édifiés. À partir de 1813, la ville de Saône-et-Loire a abrité les plus grandes mines françaises de schistes bitumineux, qu'on transformait en une sorte de pétrole. L'activité a pris fin en 1957 et depuis la nature a repris ses droits.

Jean-Philippe Passaqui est historien, Quentin Barbotte naturaliste. Ce sont eux qui nous guident dans la jungle des Télots. Avant de passer dans un four, le schiste arrivait dans le bâtiment des concasseurs, devant lequel poussent aujourd'hui des arbres.

"Le schiste était extrait à une centaine de mètres de profondeur. Il était remonté par des grands wagonnets et il était déversé ici dans des trémies, de grands entonnoirs, détaille Jean-Philippe Passaqui. Il descendait progressivement jusqu'à passer dans ce qu'on appelle les concasseurs. Ce sont des grands cylindres qui permettaient de broyer le schiste à la taille idéale avant de le passer dans les fours."
 


L'exploitation du schiste a une particularité : elle produit plus de déchets que de matière utilisable. Le terril est donc une petite montagne de déchets. Une montagne qui s'est constituée peu à peu et qu'il fallait sans cesse stabiliser pour éviter qu'elle ne glisse. Les déchets étaient montés au sommet par un système de wagonnets.

"Les wagonnets étaient déchargés au sommet du terril, mécaniquement. Ils redescendaient à vide, et c'était un mouvement perpétuel, raconte l'historien. On considère que les conditions de travail au sommet de ces deux monticules étaient particulièrement âpres."
 

Désormais, le tumulte industriel est loin et force est revenue à la nature. D'abord, les terrils ont été de simples cônes totalement nus, des entassements de déchets inertes. Et puis, peu à peu, on y a vu s'installer une certaine végétation.

"Ce sont surtout les espèces pionnières, celles qui peuvent se développer sur un sol assez pauvre. Par exemple le bouleau", explique le naturaliste, Quentin Barbotte. "On a le chêne qui commence à pousser un petit peu." Avec la naissance d'une flore, c'est aussi toute une faune qui a pris ses quartiers sur la montagne de schiste et ses alentours.

Sur ce site, on a recensé plus de 250 espèces de papillons, aussi bien de nuit que de jour. Mais aussi des libellules, et notamment plusieurs espèces d'agrions.
 
 

Un musée pour mieux connaître l'histoire des Télots

Pour en savoir plus sur le passé industriel des Télots, c'est au Museum d'histoire naturelle d'Autun qu'il faut aller. On peut y voir notamment de magnifiques fossiles de reptiles et d'amphibiens imprimés dans de grandes plaques de schistes. Entre 1813 à 1957, la société minière employa jusqu'à 2 000 hommes.

Nulle part ailleurs, en France, la filière schistière n'a connu un tel développement, qui s'est pourtant soldé par une  gabegie financière et une production dérisoire. "C'est la grande caractéristique de la filière schistière, elle n'a jamais été rentable, précise Jean-Philippe Passaqui. C'est plutôt une industrie qui est liée aux événements géopolitiques. En général, quand la France a besoin de produits pétroliers, elle découvre ou elle redécouvre la filière schistière." 

De cette aventure du schiste à Autun reste une friche industrielle qui a donné naissance, sur les flancs des Télots, à une petite forêt primaire. Un site surprenant et poétique, où l'on peut se promener en toute liberté, et découvrir un superbe panorama.
 
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