Au moins dix personnes ont été placées en garde à vue ce lundi 23 novembre, trois mois après un blocage spectaculaire de l'autoroute A1 par des gens du voyage à Roye (Somme) qui avait valu au gouvernement d'être accusé de laxisme. L'une d'elles en Bourgogne.
"Toutes les personnes font partie de la communauté du voyage", selon une source proche de l'enquête, et ont été convoquées dans des gendarmeries en Picardie, en Ile-de-France et en Bourgogne, et non seulement à Amiens comme indiqué dans un premier temps par une autre source proche de l'enquête.
Onze personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette opération ont été identifiées, à la suite d'une enquête préliminaire du parquet d'Amiens, coordonnée par la section de recherches de la gendarmerie de la ville. Cette enquête ouverte pour "vol en réunion", "entrave à la circulation de véhicules" et "dégradation par incendie", devrait aboutir à la mise en examen des principaux suspects, mais "probablement pas aujourd'hui", a précisé le parquet à l'AFP.
Les gens du voyage de cette commune de 6.200 habitants réclamaient une permission de sortie pour l'un des leurs, alors incarcéré à la maison d'arrêt d'Amiens pour trafic de voitures, pour participer aux obsèques de son père tué dans une fusillade ayant fait quatre victimes: trois membres d'une même famille - une femme de 19 ans, sa fille de neuf mois et son beau-père -, ainsi qu'un gendarme de 44 ans. Le tireur présumé, âgé de 73 ans, avait été mis en examen pour assassinat et tentative d'assassinat, et écroué.
Pour mettre la pression sur les autorités, un groupe d'une soixante de personnes avait alors bloqué l'autoroute A1, l'une des plus fréquentées d'Europe, dans la soirée du 28 au 29 août, week-end de retour de vacances. Des barrages avaient été érigés au niveau du péage de Roye, puis aux alentours de l'A1, en brûlant sur la chaussée pneus, palettes, poubelles et arbres tronçonnés. Les barrages avaient finalement été levés le samedi vers midi après une décision de justice autorisant la sortie temporaire et sous escorte du détenu.