Accusé d'agression sexuelle par l'écrivaine Ariane Fornia, l'ancien ministre Pierre Joxe a dénoncé lundi 6 novembre "un tissu de contre-vérités" et a demandé "des excuses écrites et publiques", sans toutefois porter plainte.
Ancien membre du Conseil constitutionnel, ex-député de Saône-et-Loire et président du conseil régional de Bourgogne, Pierre Joxe revient, dans une déclaration écrite à l'AFP, sur ce qu'il qualifie de "dénonciation calomnieuse, scandaleuse", dont "l'inanité (...) résulte d'abord de son invraisemblance même".
Il décortique ainsi un post du blog de Mme Fornia, par ailleurs fille de l'ex-ministre sarkozyste Eric Besson, publié le 18 octobre 2017 et intitulé "#moiaussi : pour que la honte change de camp". Arian Fornia y décrit une agression sexuelle par un "ancien ministre de Mitterrand", plus tard désigné comme Pierre Joxe, lors d'une représentation à l'Opéra Bastille, au printemps 2010.
"Les contradictions qui minent ce récit le discréditent entièrement", estime M. Joxe, en affirmant n'être allé qu'une fois à l'Opéra Bastille "à l'époque évoquée", pour une représentation de L'Or du Rhin de Richard Wagner. "J'ai fait vérifier que ce soir-là, comme toujours depuis sa création, L'Or du Rhin a été exécuté sans entracte", poursuit M. Joxe, avant de souligner que, dans sa description, Mme Fornia "raconte l'arrivée de son père à l'entracte". Dans son récit, note M. Joxe, son accusatrice explique aussi qu'elle "n'arrive pas à (s)e concentrer sur la mort des Dieux et les vocalises de la cantatrice".
"Il n'est pas question de la mort des Dieux dans L'Or du Rhin", rétorque M.Joxe. Et "on n'y entend pas non plus de vocalises", insiste-t-il.
"Je suis sûr que tout lecteur attentif et de bonne foi de son texte jugera le prétendu "témoignage" de Mme Besson pour ce qu'il est, à savoir un tissu de contre-vérités, une fantasmagorie, forgée pour son blog +littéraire +, mais surtout une incompréhensible agression", relève M. Joxe.
S'il affirme qu'il ne demandera "nulle réparation à son auteure, ni à son père qui se dit pourtant prêt à +témoigner+", Pierre Joxe demande "des excuses écrites et publiques, en particulier aux journaux qui l'ont diffusée sans vérification".
"Le dommage que j'ai subi, car il existe, est purement moral et finalement assez limité car, heureusement pour moi et pour mes proches, parmi toutes celles et ceux qui me connaissent, personne n'a cru un instant à cette invraisemblable +soirée
à l'Opéra+", assure encore M. Joxe.