Bourgogne : pourquoi les salariés du secteur social et médico-social manifestent... avec parfois le soutien de leurs employeurs

Jour de grève nationale pour les salariés du secteur social et médico-social ce mardi 7 décembre. Comme partout en France, en Bourgogne-Franche-Comté, ils descendront dans la rue pour protester contre “les dégradations de leurs conditions de travail” et l’impact sur les personnes accompagnées. Des employeurs appellent aussi à la mobilisation.

En Bourgogne, les salariés du secteur social et médico-social battront le pavé ce mardi 7 décembre dans plusieurs villes bourguignonnes pour réclamer une égalité salariale privé-public, l’amélioration des conditions de travail, des moyens humains et financiers ou encore l’arrêt des suppressions de postes et la création d’emplois nécessaires. 

Ils exercent des professions d’assistant de service social, auxiliaire de vie sociale, conseiller en économie sociale et familiale, directeur d’établissement, animateur, assistant familial, éducateur de jeunes enfants ou encore éducateur spécialisé et seront pour certains en grève ce mardi. Des métiers qui concernent des publics aux besoins particuliers tels que les enfants, les personnes handicapées, les familles vulnérables ou encore les personnes âgées.

“Dégradations des conditions de travail”

Des manifestations qui seront suivies dans plusieurs villes de la région. Ce sera le cas à Auxerre, Besançon, Chalon-sur-Saône, Dijon, Montceau-les-Mines, Nevers et Sens pour réclamer une amélioration de leurs conditions de travail. “Les salariés du privé, les agents du public et les étudiants vont descendre dans la rue pour protester contre les “dégradations de leurs conditions de travail au détriment des besoins humains des personnes accompagnées, sans augmentations significatives de nos rémunérations, de nos métiers et du travail accompli”, expliquent conjointement les syndicats CGT, SUD Santé-sociaux, CNT, FO.

Des salaires qui n’ont pas été revalorisés depuis plusieurs années selon eux. “Alors que nos salaires sont quasi gelés depuis 30 ans, nos employeurs et le gouvernement voudraient conditionner, dans le cadre de la mission Laforcade, des augmentations de salaires à la casse de nos conventions.”

“Une perte de sens”

Des dégradations qui ont pour conséquence “une perte de sens”, ajoutent les organisations syndicales. Conséquence : “Tout cela conduit à des arrêts maladie, des burn-out, des ruptures conventionnelles, des démissions, des licenciements pour inaptitudes”, ajoutent-ils dans un communiqué commun. Des revendications qui vont aussi vers les étudiants du secteur social et médico-social.

Les employeurs aussi appellent à la mobilisation

Contexte quasi inédit dans le privé, des employeurs appellent aussi à manifester. Comme Nexem Bourgogne-Franche-Comté. “On constate depuis plusieurs mois de nombreux postes vacants en raison d’une difficulté d’attractivité des métiers et des rémunérations, et cela fragilise la continuité de service”, explique Erwan Becquemie, membre de la délégation régionale Nexem Bourgogne-Franche-Comté. 

  • Il y a une situation d'urgence

    Erwan Becquemie

    membre de la délégation régionale Nexem Bourgogne-Franche-Comté

L’espoir de l’employeur réside dans l’extension des mesures du Ségur de la santé qui, pour l’heure, exclut de l’augmentation de rémunération, certains métiers du secteur social, médico-social et sanitaire. “Dans le cadre du Ségur de la santé, l’accord Laforcade liste les professionnels dits “soignants” qui vont bénéficier de 183 euros et ceux qui n’y sont pas”, précise Erwan Becquemie. “C’est très rare que les associations, les employeurs, appellent à une mobilisation mais Il y a une situation d’urgence et un risque très fort dans la continuité et l’accompagnement”, conclut-il.

Mais pour les syndicats, l'union sacrée employeurs-salariés est parfois de façade : "Dans le même temps, ces mêmes employeurs s’organisent au sein de syndicats patronaux, afin de fusionner nos conventions collectives et tirer vers le bas nos conquis sociaux”.

Près de 40 000 salariés en Bourgogne-Franche-Comté

Les salariés de ce secteur accompagnent plus de 700 000 personnes (personnes handicapées, personnes âgées, mineurs accompagnés, majeurs protégés, personnes en situation de grande précarité) dans leurs parcours. La Bourgogne-Franche-Comté compte près de 40 000 salariés, dans 300 associations et fondations et près de 2 200 établissements et services.

Des rassemblements auront lieu à 11 heures devant la Préfecture à Dijon, à 14 h30 devant les Préfectures à Nevers et  àBesançon.

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