Le nouveau protocole mis en place dans les écoles dès ce lundi 3 janvier fait réagir les parents d'élèves, qui se situent entre inquiétude et incompréhension.
Avec les nouvelles règles d'assouplissement, viennent des contraintes nouvelles, notamment une recrudescence de tests à effectuer.
Les nombreux tests dans le collimateur des parents
Pour Bruno Ecard, président de la fédération de parents d'élèves PEEP Bourgogne et Côte-d'Or, c'est avant tout l'accès aux tests qui va poser problème : "pour les familles rurales, les tests, c'est juste impossible : trop loin ou saturation des centres dans les villes ! Avec les nouvelles mesures, on imagine bien qu'avec 3 tests à faire dans les 5 jours pour un cas contact, on ne sait pas où les parents vont aller faire leur test. Beaucoup de parents sont assez réticents déjà d'auto-tester leurs enfants. On a bon nombre de parents qui n'ont pas envie de répéter le geste d'un prélèvement, en particulier sur des enfants plus jeunes. C'est extrêmement compliqué pour les familles."
Le Président Régional de la fédération de parents d'élèves fait aussi le parallèle entre le monde économique et professionnel, et ce que le Ministère de l'Education a souhaité appliquer dans les établissements : "le gros problème c'est qu'on a aligné les contraintes de la sphère professionnelle sur la sphère scolaire. Alors que c'est deux choses complètement distinctes. En entreprise, si vous suivez le protocole mis en place, en théorie tout se passe bien. Là, on parle d'enfants, qui pour l'école, changent trois fois de structure dans la journée avec du périscolaire, une cantine municipale et la salle de classe. Pour les collégiens, on a des mouvements de salle à répétition tous les jours. Le brassage n'a pas été martelé par le ministre comme étant impérativement limité, par conséquent, bon nombre d'établissements ont cédé pour que les enseignants puissent avoir des heures de cours à peu près classiques. On n'est plus qu'incertains pour le déroulé de la semaine. La panique et la trouille sont assez présents parmi les familles."
Pour preuve, des propos de parents recueillis ce matin à Besançon :
Un père de famille déclarait : "encore une fois, ça sera une rentrée avec des masques !"
Une mère de famille s'en remet aux protocoles : "moi, je me sens plutôt inquiète pour lui, voilà il y a des protocoles à suivre, je fais confiance aux équipes enseignantes pour faire appliquer ces protocoles. Voilà on n'a pas le choix."
Un autre père de famille était sceptique quant aux nombre de tests à effectuer : "je ne sais pas si les gens vont aller faire les tests. Vous vous rendez compte, trois tests à la suite d'une test, pour moi c'est pas possible !"
Une mère de famille était catégorique : "pour moi, il n'y a pas 3 tests, 4 tests, 5 tests, je suis contre !"
La période des fêtes déjà anxiogène en fin d'année
Bruno Ecard rappelle le contexte durant la semaine qui a précédé les congés de fin d'année. Selon lui, les parents étaient déjà demandeurs d'informations à ce qui allait arriver à la rentrée : "on a eu pas mal de retours de familles à ce sujet, notamment avant les vacances, des familles qui demandaient d'avoir des vacances rallongées, même si c'est problématique d'avoir du télétravail, cela aurait sécurisé pas mal de gens et permis de passer des fêtes de fin d'année plus tranquilles qu'elles n'ont été."
Port du masque dès 6 ans
Le port du masque devient obligatoire dès 6 ans dans les transports collectifs et les lieux recevant du public. Cette mesure est valable jusqu'au 23 janvier inclus. Cela ne concernant que les enfants de 11 ans et plus auparavant.
Les syndicats d'enseignants menacent de déposer un préavis de grève
Plusieurs syndicats ont d'ailleurs posé des préavis pour le mois de janvier et n'excluaient pas un appel à la grève si la situation devenait difficile à gérer dans les écoles.
A la veille des vacances, 3.150 classes étaient fermées en France en raison de l'épidémie. Et en cette rentrée, une nouvelle menace pèse sur l'enseignement: un risque accru d'absences parmi les 866.000 enseignants.
Durant les vacances scolaires, le conseil scientifique a lui-même estimé à "au moins" un tiers les professeurs qui pourraient être touchés par le virus d'ici à fin janvier, soit en étant positifs au Covid-19, soit en étant cas contact.