Installée dans les locaux de l'ancienne épicerie-bar de la commune de Saint-Point en Saône-et-Loire, la Pimenterie va ouvrir les 7 et 8 mai au public. Le lieu se définit comme un lieu social et culturel multiforme en milieu rural. Un financement participatif est lancé.
La commune de Saint-Point ne dénombre que 338 habitants, mais parmi eux, des militants culturels pour donner vie à l’ancienne épicerie-bar du village. Le lieu est encore en travaux, afin d'accueillir 80 personnes maximum, et pour finir la partie "bar".
Un piment culturel
A la base de la création de la Pimenterie, une association, qui a pris la suite de la "Compagnie du 13.10" (initialement fondée en 2010).
L’association a pour but “de créer du lien social sur un territoire rural en utilisant le levier culturel ainsi que tous les autres moyens susceptibles de concourir à la réalisation de son objet. L’association soutient également le déploiement d’artistes en les accompagnant dans une démarche de diffusion”.
La Pimenterie est donc un “espace de vie social”, précise son administratrice, Julie Le Mer : “l’idée est de faire beaucoup de choses différentes et de rassembler du monde autour de ce lieu.”
Une offre culturelle familiale
La Pimenterie est installée sur la Communauté de communes Saint-Cyr - Mère Boitier, entre Charolais et Mâconnais, qui représente 8000 habitants environ, répartis sur 16 communes. Un vaste territoire, où la densité de population est faible, mais avec des actifs et des familles qui viennent s'y installer.
Au regard de cette population, Julie Le Mer a fait le constat suivant : “on s’est rendus compte que depuis 10 ans, il y avait très peu d’offre culturelle à destination des jeunes publics et très peu de lieux de spectacles sur ce territoire. C’est pour cela qu’on a monté le festival “Le p’tit Pim”
Elle ajoute aussi que face au manque de programmation de qualité, il a fallu "prendre du temps à se déplacer sur des festivals, pour rencontrer des artistes, monter des projets. Dans l’idée, on voudrait aussi présenter des sorties de résidence, pour des artistes qui souhaitent présenter leurs premières créations."
Un piment social
Pour le volet social, le lieu va héberger un bar associatif (sans alcool) “pour proposer des choses originales et offrir de la restauration légère". Pendant les temps d’ouverture, le lieu va proposer des jeux de société, mais Julie Le Mer ajoute “on veut aussi organiser des après-midi tricot, proposer des ateliers cuisine avec la population migrante qui est arrivée. Nous avons de la population migrante syrienne et des afghans qui sont venus. On peut apprendre à faire leur cuisine et échanger, et travailler sur un livre de recettes qu’on pourrait illustrer. L’idée est de faire plein d’activités qui aient toujours un lien artistique.”
De plus, l’association Villages Solidaires, qui est un centre social territorial, travaille dans l’accompagnement social des résidents sur le territoire de la communauté de communes. La Pimenterie se positionne comme le reflet culturel des actions de l’association.
La structure
Pour le démarrage, la Pimenterie fonctionnera avec une salariée à mi-temps, 3 intermittents (une administratrice de production, un régisseur général, une coordinatrice artistique). Des négociations sont en cours pour pouvoir embaucher quelqu’un à plein temps pour la coordination du lieu pour 2023.
Le piment associatif ne connaît pas la crise sanitaire !
L’association, constituée de 46 bénévoles et 250 adhérents, a contribué à 2000 heures de bénévolat, "c’est un bureau très actif” souligne Julie Le Mer.
Après deux années de crise sanitaire, on pourrait craindre une certaine difficulté à retrouver le public pour les établissements culturels, et à ouvrir un nouveau lieu en zone rurale.
Face à cette remarque, l’administratrice de la Pimenterie est très optimiste : “Concrètement, depuis juin dernier, on a rouvert et on a créé un événement par mois, ce qui a permis de fidéliser un public, on n’a jamais eu de problèmes de public.”
L’association a organisé les événements “hors les murs” et cela "a permis de garder le contact avec notre public, on a pu faire notre festival pendant la première année, en réadaptant tout aux normes. On a fait en sorte de continuer à offrir tout ce qu’on pouvait au public. Et l’année dernière, la Pimenterie a organisé des choses très diverses, à chaque fois, c’était plein. On n’a pas cette crainte, on ne s’est même pas posés cette question-là.”
Financement participatif
Un financement participatif a été ouvert pour couvrir le fonctionnement du lieu “la Pimenterie” pendant une saison. “Cela nous permettra d’ouvrir le lieu pour un maximum d’événements gratuitement au public”.
https://www.helloasso.com/associations/la-pimenterie/collectes/soutenez-la-pimenterie