Le gouvernement a annoncé que la vaccination allait être élargie aux enfants de 5-11 ans dès le 15 décembre prochain. Faut-il faire vacciner les plus jeunes ? Une pédiatre dijonnaise a répondu aux questions de notre rédaction.
La vaccination sera ouverte aux enfants de 5 à 11 ans dès le 15 décembre. Annonce faite par Olivier Véran. Elle sera réservée en priorité aux jeunes à risque avant d’être généralisée si possible d’ici la fin de l’année. “Nous disposons de tous les feux verts des autorités sanitaires et même de recommandations pour ouvrir sans tarder la vaccination aux 5-11 ans qui sont atteints de maladies chroniques qui les exposent à faire de forme grave”, a détaillé Olivier Véran.
Brigitte Virey, pédiatre libérale à Dijon, présidente du syndicat national des pédiatres, répond à questions au sujet de la vaccination des enfants.
- Est-ce que les enfants sont devenus le coeur de cette circulation virale ?
Brigitte Virey. Oui, beaucoup plus que pour les précédentes vagues. Le variant delta a considérablement changé la donne, le virus étant intelligent il va cibler les personnes non vaccinées. Donc à l’heure actuelle les enfants, qui ne sont pas vaccinés.
- Cette vaccination des enfants n’est pas obligatoire, mais est-ce que vous pensez qu’elle est importante ?
B.V. C’est compliqué. Il y a la balance bénéfice risque. Les risques, on ne les connaît pas tous. Je pense que cela serait mieux d’être serein sur les effets indésirables rares. Mais on va bientôt les avoir, car les Etats-Unis, Israël, le Canada ont déjà commencé à vacciner (ndlr, les enfants). Dans les 15 jours on devrait avoir leurs données, ce qui nous permettra de prendre la décision en toute connaissance de cause.
- Qui pourra vacciner les enfants ?
B.V. Je pense qu’il faut que ce soit leurs médecins. Les parents sont un petit peu réticents par rapport à cette vaccination, on le constate dans nos cabinets. Les centres de vaccination sont déjà débordés. S’il faut rajouter les enfants ça va être compliqué. Le dialogue personnel avec les parents est extrêmement important et ils font confiance au médecin qu’ils ont l’habitude de voir pour leur enfant.
Environ 350 000 enfants sont concernés par la vaccination, a précisé Olivier Véran. Ce sont “les enfants qui souffrent d’obésité, d’anomalies cardiaques, respiratoires, de diabète. Les parents peuvent contacter leur médecin ou leur pédiatre s’ils ont un doute pour savoir si leur enfant fait partie de cette catégorie d’enfants dits à risque,” a expliqué le ministre de la Santé.